Jules Chadel, la tradition orientale du dessin monochrome.

Jules Chadel
Jules Chadel (dessin) et Germaine de Coster (gravure), Douarnenez,
gravure sur bois imprimée en camaïeu, pour l’Imagier de la Société de la gravure sur bois originale, signée au crayon, portant les deux monogrammes des artistes,
justificatif de tirage, 22.2×15.2cm
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Jules Louis Chadel (Clermont-Ferrand 1870 – Paris 1940) est le fils d’un ébéniste originaire d’Allanche, dans le Cantal, Jean-Pierre Chadel, et de Légère Hautier, d’une famille de La Tour-d’Auvergne. Il naît au 44 de la rue Fontgiève, qui était alors un quartier d’artisans. Il étudie la sculpture à l’École des beaux-arts de Clermont-Ferrand. Il s’installe à Paris en 1893. Il s’inscrit à l’École des arts décoratifs. Pour subvenir à ses besoins, il travaille comme sculpteur sur pierre sur des chantiers.

Il entre dans l’atelier du joaillier Georges Le Turq, où il dessine des bijoux. Il est embauché en 1904 par le joaillier Henri Vever. C’est chez lui qu’il découvre l’art japonais, qui va le marquer profondément. Il va « réapprendre » à dessiner auprès de Prosper-Alphonse Isaac et surtout Yoshijiro Urushibara. Une étroite collaboration lie les trois artistes, qui reproduisirent la répartition du travail, traditionnelle dans la pratique japonaise, entre dessinateur, graveur et imprimeur. Le japonisme de Jules Chadel, différent de celui d’Henri Rivière, prend sa source dans la tradition orientale du dessin monochrome. L’artiste s’attache à rendre l’attitude d’un personnage, la perspective et l’atmosphère d’un site par de délicats traits noirs posés au pinceau, réhaussés de lavis et de couleurs légères. De nombreux lavis sont exécutés ainsi au début des années 1920 dans le sud Finistère – Concarneau, Douarnenez, Pont-Croix, le Faouët – lavis qui seront transposer dans le bois.

En 1924, Jules Chadel livre pour l’Imagier de la Société de la gravure sur bois originale (SGBO), un aspect du port de Douarnenez, montrant des chaloupes sardinières accostées à la cale ronde. Semblable à un lavis, ce camaïeu de brun fut gravé par Germaine de Coster d’après un dessin de Chadel. Aussi présente-il les monogrammes à l’encre rouge des deux artistes.

Bibliographie:

Dictionnaires des Peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999

Jean-Emile Laboureur, le chasseur rustique, 1926.

Jean-Emile Laboureur
Jean-Emile Laboureur, « le chasseur rustique », 1926.
Gravure sur bois, signée en bas et à droite, justifiée 39/160 (L.747), 16x16cm.
Vendu-Sold

Jean-Emile Laboureur, reprend le titre d’un texte célèbre, dédié à Jules Gérard, le tueur de lions, qui deviendra l’un des plus grands classiques français de chasse, lui voudra d’être régulièrement réédité jusqu’au XXe siècle. L’ouvrage, truffé d’anecdotes et de souvenirs, traite des armes, du tir et de la chasse au chien d’arrêt, en plaine, au bois, au marais, etc. Avec un spirituel chapitre de “bienséances et civilités”. Il est complété d’un Traité sur les maladies des chiens, par le vétérinaire J. Prudhomme.

Jean Émile Laboureur, né à Nantes le 16 août 1877 et mort à Kerfalher près de Pénestin, dans le Morbihan, le 16 juin 1943, est un peintre, dessinateur, graveur, aquafortiste, lithographe et illustrateur français.

Il apprend la gravure avec Auguste Lepère et la lithographie avec Toulouse-Lautrec. Pour Laboureur, la gravure originale est oeuvre à part entière, « un dessin volontairement affirmé par la rudesse même de l’outil employé ». Il se forme ensuite dans les musées allemands (1899-1903), puis part vivre en Amérique du Nord quelques années (1903-1908) ; il y réalise des estampes et des gravures sur bois montrant les grandes villes industrielles.

Rentré en Europe, il voyage et s’installe définitivement à Paris en 1910. Laboureur s’intéresse au Cubisme et adopte la géométrisation et la simplification des formes, tout en restant figuratif. Il fréquente Guillaume Apollinaire et Marie Laurencin. Il sera mobilisé comme traducteur auprès de l’armée anglaise, puis américaine, pendant la première guerre mondiale. Celle-ci n’interrompt en rien son activité créatrice. Il produit, pendant et après la guerre, plusieurs ensembles de gravures sur cuivre au burin (« Dans les Flandres britanniques », « Petites images de la guerre sur le front britannique », « Types de l’armée américaine en France »).

Dans l’immédiat après-guerre, l’artiste se consacre, avec la réalisation de grandes planches gravées, à l’illustration d’ouvrages (Larbaud, Gide, etc.). De 1920 à 1938, Laboureur illustre soixante-six livres, réalise trente-neuf frontispices, sans renoncer aux planches individuelles de libre inspiration. En 1923, Jean-Emile Laboureur fonde l’Association des peintres et graveurs qui met en avant la gravure, la lithographie, la gravure au burin ou la xylographie. Au début des années 1930, il réalise un ensemble de paysages à l’eau-forte (La Grande Brière).

Jean-Emile Laboureur est atteint d’hémiplégie en 1938, il cessera toute production artistique. Il meurt en 1943 à Pénestin (Sud Bretagne, France).

Bibliographie :

  • Jean-Emile Laboureur, Entre terre et mer, harmonies gravées en presqu’île, catalogue d’exposition, Ville du Croisic, 2018
  • Catalogue complet de l’œuvre de J.E. Laboureur, Sylvain Laboureur, 3 tomes, Ides & Calendes, Neuchâtel, 1989-91
  • « L’œuvre gravé de Jean-Émile Laboureur », Louis Godefroy, Ed. Chez l’auteur, 1929

Auguste Lepère, graveur au talent indiscutable!

Auguste Lepere gravure sur bois en couleur

Auguste Louis LEPERE 
(Paris 30 novembre 1849 – Domme 20 novembre  1918)
« Le Palais de Justice, vu du pont de Notre Dame », 1889
gravure sur bois imprimée en couleurs, signée dans la planche et dans la marge en bas et à droite, tirage à 30 exemplaires,
23 x 33 cm
Vendu-Sold

Fils du sculpteur François Lepère, il fut élève du graveur anglais Burn Smeeton. Auguste Lepère débuta au Salon de Paris en 1870 en exposant un tableau, mais dès 1876, il se consacra plus spécialement à la gravure.

Il obtint une troisième médaille en 1881, une deuxième médaille en 1887, une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1889. Il fut l’un des premiers membres de la Société Nationale des Beaux-Arts, dès 1890. En 1900, il fut membre du jury. La même année il fut décoré de la Légion d’honneur, il sera officier en 1911.

Graveur au burin d’un talent indiscutable, il s’est surtout fait un nom comme graveur sur bois. Il est un des rares artistes modernes ayant fait de la gravure sur bois originale, notamment des scènes de Paris et de la Banlieue parisienne. Il a reproduit dans le Monde Illustré des dessins de Daniel Vierge et d’Edmond Morin. On cite de lui deux séries de bois originaux : La forêt de Fontainebleau et Les grandes villes de France. Il a également fait des illustrations de Maupassant, de Jean Richepin et de Huysmans.

Bibliographie:

  • Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome VIII, p.535
  • L’œuvre gravé de Auguste Lepère, Lotz-Brissoneau, Sagot, 1905, Paris
  • Auguste Lepère, peintre et graveur, décorateur de livres, C.Saunier, 1931
  • Dictionnaire des Petits Maîtres de la Peinture, G.Schurr, Ed Amateur

Félix Vallotton, le graveur sur bois.

Félix Vallotton bravure sur bois
Félix Vallotton,  A vingt ans…,
bois gravé, 21,5cm x 27cm
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Félix Vallotton (Lausanne 1865- Paris 1925) fut un peintre de compositions animées, graveur et sculpteur

Il s’initia à la gravure sur bois auprès de Charles Maurin, et réalisera ses premières gravures en 1891.
Félix Vallotton a participé au Salon des Artistes Français dès 1885, avec les Nabis à la galerie Bernheim Jeune, à la galerie Vollard, et à la galerie Durand-Ruel; au premier Salon d’Automne dont il fut un membre fondateur…

Sa manière propre de s’exprimer va se préciser au cours des six années ( 1891-1898) pendant lesquelles l’eau-forte, la lithographie et surtout la gravure sur bois prennent le pas sur la peinture. Les thèmes sont les plus variés, de la vie privée à la scène de rue, de l’humeur macabre à l’humour satirique. Les ressources réduites du noir et blanc, il va les restreindre encore pour en arriver à des jeux de tâches comme découpées et contrastées, d’où la vie jaillit avec vigueur.

 » De retour a Paris, au Printemps 1891, il se consacre a ses premiers travaux de gravures sur bois, et présente 10 de ses tableaux au Salon des Indépendants ou il expose pour la première fois. Il est alors admis dans le groupe des Nabis, auprès de Vuillard, Bonnard, et Serusier.
Il poursuit en 1892 ses activités de gravure et de xylographie, tandis qu’un article dans la revue « L’Art et l’Idée », fait les éloges en février 1892, de ses travaux de gravures.
En mars, il participe avec 4 gravures au salon des Rose Croix avec les Nabis et reçoit les encouragements de Felix Jasinski, son ami graveur. Il achève de peindre une toile commence quelque temps plus tôt  « La Malade », qui constitue un chef d’oeuvre de virtuosité, de détail et de  tradition.
Il vit de ses gravures, de ses illustrations pour la presse ou l’édition, mais aussi de portraits de commande. »

Bibliographie :

    • Dictionnaire de peintres, Benezit, Ed GrA?nd, 1999, Tome XIV, p.25 à 27
    • Catalogue raisonné de l’oeuvre gravé et lithographié, M. Vallotton et C.Goerg, Ed Bonvent, Genève, 1972

Auguste Lepère, graveur sur bois.

Auguste Lepère (Paris 1849 – Domme 1918) fut l’élève du graveur anglais Burn Smeeton. Il débuta au Salon de Paris en 1870 en exposant un tableau, mais dès 1876, il se consacra plus spécialement à la gravure. Il obtint une troisième médaille en 1881, une deuxième médaille en 1887, une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1889.

En 1888, il crée avec Félix Bracquemond, Daniel Vierge, Tony Beltrand, la revue L’Estampe originale, puis il partage la direction artistique de la revue L’Image, avec Léon Ruffe et le fondateur Tony Beltrand, tentative éphémère publiée par la Corporation des graveurs sur bois pour remettre à l’honneur la gravure sur bois battue en brêche par les techniques nouvelles. Il se met à la gravure sur bois de fil, mais aussi à l’eau-forte et à la lithographie.
Graveur au burin d’un talent indiscutable, il s’est surtout fait un nom comme graveur sur bois (Cf exposition au musée d’Orsay en 1992). Il est un des rares artistes modernes ayant fait de la gravure sur bois originale, notamment des scènes de Paris et de la banlieue parisienne.

Auguste Lepère

Auguste Lepère, Bucolique moderne, 1901,

bois en couleur rouge, bistre, noir, gris…,

signé en bas et à gauche dans la planche, 26cm x 38cm

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« Bucolique Moderne » est incontestablement l’un des bois en couleurs les plus importants exécuté par l’artiste. Ce bois fut commandé par le Graphischen Kunst de Vienne par l’intermédiaire du Conservateur des Estampes de l’Albertina Museum. Le sujet: des citadins venus passer un dimanche en banlieue.