Jean-Julien Lemordant nous dévoile dans ce dessin rehaussé toute l’importante place qu’il a dans l’histoire de la peinture bretonne. La force et la simplicité du sujet est traité ici par un dessin ferme et synthétique.
Il s’agit d’un dessin au fusain rehaussé de blanc, signé au crayon gras rouge en bas et à droite. Il mesure 63,8 de hauteur par 48,6cm de large. (Vendu-Sold)
Jean Julien Lemordant nous transcrit dans cette oeuvre l’image du rude acteur de la tragédie marine: un marin engoncé dans son vêtement s’avance à pas lourds.
L’on peut rapprocher ce dessin de l’esquisse d’ensemble pour Le Port, scène constituant l’un des thèmes de la décoration de l’hôtel de l’Epée à Quimper, vers 1907-1908.
Superbe pièce de Jean Julien Lemordant, car il nous montre l’importance du dessin, de l’esquisse, qui dévoile déjà l’ampleur de ce grand nom de la peinture bretonne.
Ancien élève de l’École régionale des beaux-arts de Rennes où il est le condisciple de Camille Godet, Pierre Lenoir et Albert Bourget, Jean-Julien Lemordant perd la vue durant la Première Guerre mondiale, en durant la Bataille de l’Artois, mais la recouvre en 1935.
Peintre de la Bretagne et de la mer, on l’a qualifié parfois de « fauve breton », quoiqu’il ait travaillé surtout à Paris. Sa palette très colorée est une de ses principales qualités et il sait admirablement représenter les mouvements des hommes, les danses, mais aussi ceux de la mer, du vent, de la pluie. Son œuvre principale demeure la grande décoration que lui commanda le maire de Rennes, Jean Janvier, pour décorer le plafond du théâtre, aujourd’hui Opéra. Réalisée avec une grande rapidité, l’œuvre fut mise en place en 1914. Elle représente une danse bretonne endiablée aux multiples personnages. On connaît au moins 60 études préparatoires à cette grande composition, le musée des Beaux-Arts de Rennes en conservant certaines. Signalons aussi le décor conçu, sur le thème général de la Bretagne, pour l’hôtel de l’Épée à Quimper. Menacé de disparition lorsque l’hôtel ferma en 1975, il fut acquis par le musée des beaux-arts de Quimper, mais le manque de place ne permit de l’exposer qu’après rénovation complète du musée en 1993.