Mathurin Méheut et la pièce unique!

Meheut
Mathurin Méheut (1882-1958), « pot couvert à la bigoudène« , terre émaillée, signée sous la base du pot et du couvercle avec mention « Henriot », circa 1930, hauteur 26,5cm, diamètre 15cm.Vendu-Sold

Parmi les artistes bretons de cette première partie du XXe siècle, Mathurin Méheut est certainement le plus prolifique, le plus polyvalent et le plus populaire.

L’été, Mathurin Méheut ne se lasse pas de parcourir tout le Finistère, de Pont-l’Abbé à Roscoff, du Folgoët au Faouët. C’est à Roscoff que tout à commencé ; il y séjourne de 1910 à 1912, en mission d’étude au laboratoire maritime de la station de biologie. Les dessins qu’il accumule sur la faune et la flore de la Manche lui permettront d’illustrer un livre en deux tomes en 1913, Etude de la Mer, faune et flore de la Manche et de l’Océan. Il y puisera une grande partie de son inspiration, aussi bien pour la gravure, la peinture, la sculpture, l’illustration, le décor…

A Roscoff, il découvre aussi la Bretagne profonde, celle des paysans, des goémoniers et des marins. Au-délà de la nature, c’est le travail des hommes et des femmes qui va orienter toute sa carrière. Après la guerre, un long séjour à Penmarc’h le plonge dans l’originalité bigoudène, qu’il tente d’exprimer, entre autres, dans une belle série de gravures réalisées entre 1919 et 1920.

Pendant l’entre-deux-guerres, Méheut est au sommet de sa carrière. Il est connu aussi bien comme décorateur, illustrateur et céramiste. Dès l’après-guerre, débute une collaboration de plus de trente ans avec les faïenceries Henriot à Quimper, mais aussi avec la Manufacture de Sèvres et Villeroy & Boch.

Il s’agit ici d’une pièce unique et non pas d’une pièce des ateliers de la faïencerie Henriot reproduites à plusieurs exemplaires. Elle a été façonnée par Mathurin Méheut lui même, décorée par ses soins, et l’on peut voir la trace de ses doigts dans le modelage de la pièce. Elle a été faite avec passion, et offerte pour Mme Marie-Anne Le Minor, en remerciement de leur collaboration, au début des années 1930.

Charles Godeby, un rennais en Cornouaille bretonne.

Charles Godeby
Charles Léon Godeby (Rennes 1866 – Quimper 1952), l’entrée du port, Lesconil, c.1910
huile sur carton, signée en bas et à gauche, 26,5×45,5cm
Vendu-Sold

Charles Godeby fut un peintre d’histoire, de genre et de paysages, mais surtout de la Bretagne; il a été élève de Jean-Léon Gérôme et de Luc-Olivier Merson à l’Ecole Nationale des beaux-arts de Paris.

Il expose au Salon des Artistes Français dont il devient sociétaire en 1890. Charles Godeby peint des grands formats, plusieurs des envois de ses débuts sont conservés dans des musées de l’Ouest: à Laval Le Pardon de Saint-Anne-la-Palud (1887), à Brest Les sabotiers, à Rennes L’Adoration des bergers (1897) et Dans le vieux chemin creux (1909), à Bordeaux Le Retour, fin de journée, dit aussi Ferme bretonne (1904).

A cette époque il obtient, entre autres récompenses, en 1896 le prix Eugène Piot, décerné par l’Académie des beaux-arts, en 1897 une bourse de voyage de l’Etat, qui lui permettra de se rendre en Afrique du Nord notamment, en 1900 une médaille de bronze à l’Exposition universelle de Paris et, au Salon, le prix Meurand en 1902 et le prix Rosa Bonheur en 1911, le prix James Bertrand en 1927.

De 1923 à 1949, Charles Godeby est conservateur du musée des beaux-arts de Quimper. En 1923 également, son projet pour le Mémorial des enfants de Quimper morts pour la France est préféré à ceux de ses concurrents Fernand Guey, son prédécesseur au musée, Mathurin Méheut et Lucien Simon, ce dernier en association avec René Quillivic. Les deux grands tryptiques destinés à l’escalier de l’hôtel de ville sont inaugurés cinq ans plus tard, le 27 mai 1928.

Bibliographie:

  • Dictionnaire des Peintres et des Sculpteurs, Bénézit, 1999
  • La fête vue par les peintres en Bretagne, Jean-Marc Michaud, catalogue d’exposition du musée du Faouët, Liv’Editions, 2016

Emma Herland, artiste peintre de la vie des bretons.

Emma Herland
Emma Herland (Cherbourg 1855 – Quimper 1947)
La jeune cuisinière bretonne, huile sur toile, signée en bas et à droite, 35x27cm
Vendu-Sold

Emma Herland va faire sa carrière en Bretagne dans le Finistère qu’elle découvre lors de la mutation de son père, pharmacien de marine, à Brest.

Elle découvre et apprend la peinture auprès de Georges-Alexandre Fischer qui enseigne à le dessin à l’Ecole Navale de Brest, puis auprès de Benjamin Constant et de Jules Lefebvre à l’Académie Julian en 1887-1888, à Paris. Emma Herland débute au Salon en 1879 et très vite parvient à vivre de sa peinture. Elle y exposera jusqu’en 1920.

En 1884, elle emménage à Concarneau, elle habite place de la mairie, puis quai d’aiguillon et villa Kerael sur la corniche. Vers 1920, elle quitte Concarneau pour habiter Quimper où elle achète une maison au 13 rue Pen ar Steir. C’est une des personnalités de la ville. Depuis 1914, elle est membre de la commission du musée. En 1922, elle postule au poste de Conservateur, mais à l’époque si on accepte bien volontiers que les femmes artistes aient leurs places dans les musées ou les expositions, ce n’est pas encore le cas pour les postes à responsabilité.

L’inspiration artistique d’Emma Herland est presque entièrement bretonne, très attentive aux traditions. Son œuvre est caractérisée par un travail centré sur la vie des bretons, les marines, les costumes, les intérieurs. Son succès est grandissant jusqu’en 1914, car après la guerre l’arrivée des avant-gardistes contemporains va bousculer les goûts, mais elle va continuer à conserver son style à la fois réaliste et figuratif. Présente dans de nombreux salons, elle représente à merveille les traditions, les costumes, les intérieurs, les extérieurs, les métiers ou la vie quotidienne en Bretagne.

Musées: Quimper, Laval, Morlaix, Saint-Brieuc, Château de Vitré

Bibliographie:

Emma Herland, femme peintre en Bretagne, [catalogue d’exposition], Musée de Pont-Aven, 2009.

 -Denise Delouche, « Emma Herland, peintre en Bretagne (1855-1947) », in Mémoires de la société d’histoire et d’archéologie de Bretagne. SHAB, Vol. 77, 1999.

SALON ANTIQUITES QUIMPER

Salon antiquités brocante quimper
La Galerie Stéphane Brugal sera présente au salon d’Antiquités de Quimper
du 9 au 11 novembre 2019.
Parc des Expositions de Quimper

Nombreux tableaux et oeuvres graphiques des écoles bretonnes et modernes.
Grande collection de faïences de Quimper.
Sculptures et objets d’art.

Le seul Salon d’Antiquaires de l’Ouest de la France cet hiver 2019, il est à Quimper!

Lemordant, un grand maître de la peinture bretonne!

jean-julien lemordant et le goémonier Quimper hôtel de l'épée

Jean Julien LEMORDANT (1878-1968)
Le goémonier, c.1910
Gouache, signée en bas et à gauche,60 x 45cm
Vendu-Sold

Jean-Julien Lemordant nous dévoile dans ce dessin coloré toute l’importante place qu’il a dans l’histoire de la peinture bretonne. La force et la simplicité du sujet est traité ici par un dessin ferme et synthétique.

Elève de Léon Bonnat en compagnie de Emile Othon Frietz et de Raoul Duffy. Il redécouvre la Bretagne en 1903 et s’installe à Penmarc’h où sa peinture s’oriente vers une description colorée de la vie maritime et trouve son engagement aux côtés des marins (fondation de la revue Brug – 1913).

Dans une facture large et sonore, il a traité des vastes panneaux hardiment composés, les rudes acteurs de la tragédie marine. Il fut aussi un rénovateur des arts décoratifs en Bretagne.

En 1904, le jeune peintre (il a 26 ans) est installé à Saint-Guénolé quand l’hôtel de l’Epée à Quimper lui commande une série de fresques murales pour décorer sa salle à manger. Le travail est colossal : 65 m2 de murs sont à peindre percés de 11 portes. Lemordant réalisera 23 peintures groupées en 5 séquences.

Cette gouache fait partie des nombreuses esquisses exécutées pour le décor de l’Hôtel de l’Epée de Quimper, vers 1907-1908. Cette décoration de la salle du restaurant de l’hôtel, a été installé de manière permanente dans une salle du musée des beaux-arts de Quimper.

Jean Julien Lemordant nous transcrit dans cette oeuvre l’image du rude acteur de la tragédie marine: un marin engoncé dans son vêtement arrachant à la mer sa moisson de goémon.

Superbe pièce de Jean Julien Lemordant, car il nous montre l’importance du dessin, de l’esquisse, qui dévoile déjà l’ampleur de ce grand nom de la peinture bretonne.

Les fresques de l’Hôtel de l’Epée à Quimper ont connu un succès considérable et apporté au jeune peintre une certaine notoriété. En 1913, l’Opéra de Rennes lui passe une commande prestigieuse : la peinture du plafond de l’Opéra qu’il peindra durant l’année 1914. Lemordant réalisera à cette occasion une ronde bretonne.