Jeanne Marie Barbey, une leçon du Synthétisme.

Jeanne Marie Barbey
   Jeanne Marie Barbey, « Les lavandières »,
huile sur toile, signée en bas et à droite, 46cm x 55cm

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Jeanne Marie Barbey fut l’élève de Désiré-Lucas et d’Henri Royer. Elle a exposé à Paris au Salon des Artistes Français de 1901 à 1914, puis au Salon des Indépendants à partir de 1912, et au Salon des Tuileries en 1924-1925.

Elle fut la première femme à devenir membre du Comité de la Société des Artistes Indépendants en 1926, puis elle devint secrétaire-rapporteur et trésorière de 1943 à 1960. Son entrée au Comité est à l’origine de son amitié avec Paul Signac, fondateur des Indépendants.
Elle participe à l’exposition L’Arc-en-Ciel qui se déroule en 1918 à la Galerie du Luxembourg, groupe d’artistes franco-anglo-américain que Jeanne Marie Barbey co-préside avec Alice Whyte, autour des artistes Bourdelle, Madeline, Schuffencker, Sérusier, Maurice Denis, Signac et Lemordant. Elle organise en 1919 la 1ère Exposition des Peintres d’Armor à la Galerie Goupil. Elle exerce par ailleurs le métier de professeur de dessin des écoles primaires de la ville de Paris de 1907 à 1939. Peintre parisien, elle passe de longs séjours en Bretagne, à Gourin, où elle puise son inspiration et son répertoire.
Elle débute par des scène d’intérieur en clair obscur, digne élève en cela de Désiré-Lucas. Vers 1920, elle s’enhardit à peindre des figures dans le paysage, des scènes collectives en plein air. Ce sont des représentations des travaux des champs, les scènes de lavoir et de lavandières, l’animation des jours de marché et celle des pardons. Pour Jeanne Marie Barbey, l’expression individuelle importait peu, elle ignore les traits des visages, même lorsque les personnages sont présentées en vision rapprochée. Il est permis d’y voir une leçon du Synthétisme.

Bibliographie:
Dictionnaire des peintres et sculpteurs, Bénézit, Ed Gründ, Tome I, p.729
Dictionnaire des Petits Maîtres de la peinture, G. Schurr, Ed Amateur
Jeanne Marie Barbey, Catalogue d’exposition, Musée du Faouët, 2005

Le Scouëzec, un artiste, un aventurier!

Maurice Le Scouëzec
Maurice Le Scouëzec, « nu », dessin,
titré Tranorou et daté 1931, 64cm x 50cm

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Dès 1917, Maurice Le Scouëzec (1881-1940) fréquente tous les grands artistes de Montparnasse, autour de Modigliani et de Picasso. Aventurier autant que matelot anarchiste, il va sillonner les océans, la Nouvelle Calédonie, Madagascar et l’Afrique noire, notamment, sans oublier sa Bretagne!

Il ne cessera de représenter les paysages aux couleurs fortes et les corps ployés ou posés. Plus qu’un peintre voyageur, amateur d’exotisme ou de pittoresque, Le Scouëzec est un artiste passionné et exigeant, qui a été toute sa vie en quête de ces mouvements fugaces où se trahit en un instant la vérité d’un monde.

Celui qui fût tour à tour pilotin sur de grands voiliers, soldat et déserteur, globe trotteur et aventurier est surtout un immense artiste qui a laissé une abondante œuvre picturale redécouverte ces dernières années. Plus de 3 700 tableaux, aquarelles et dessins ont été retrouvés.

Ami de Modigliani et de Foujita, Le Scouezec exposait dans les mêmes galeries que Lautrec ou Picasso. Ses portraits de groupe, ses nus, rappellent l’expressionnisme allemand des années 1920. Il vivra les dernières années de sa vie en Bretagne dans le Finistère, sa peinture devient plus sensible quoique toujours un peu fruste. C’est alors qu’il composera l’immense fresque de la Chapelle Saint Roch à Pont d’Ouilly, près de Falaise.

C’est Henri Le Bal qui, dans son récent essai « Le Scouezec Montparnasse », en parle le mieux : « Il peint au couteau par grand à plat écrasé, la matière est charnelle, riche généreuse… Un mec  sauvage brut qui peint avec férocité, une force libre et un cœur libre… A l’heure ou d’autres écrivaient avec les mots des tranchées je pense à Céline, il peint des mers bretonnes ocres, des mers pour foutre le camp.»

Mais que ce soit à Montparnasse, en Afrique ou à Madagascar Maurice Le Scouezec est toujours resté fidèle à ses racines celtes. « Partir donc…Quitter tout, aller là bas, marcher, crever, vivre, avoir de l’air. » répondait l’artiste, éternel insoumis, regardant à la fin de sa vie l’horizon de l’occident celtique des îles de Sein et d’Ouessant.

 

 

Xavier De Langlais, une âme celtique!

Xavier De Langlais est né à Sarzeau en 1906 (il meurt à Rennes en 1975). Il fut peintre, graveur, illustrateur, écrivain et technicien de la peinture.

Après avoir suivi les cours des Beaux-Arts de Nantes et de Paris, Xavier De Langlais rentre en Bretagne pour toujours. Commence une période de forte activité artistique: des décorations de chapelles (Lannion, La Baule, Etel, Saint-Brieuc, La Richardais près de Dinard: c’est la vogue de l’art sacré); des recherches sur la technique de la peinture (qui donnera lieu à l’édition en 1959 chez Flammarion d’un remarquable écrit: « La technique de la peinture à l’huile, de Van Eyck à nos jours »); une adhésion au mouvement des Seizh Breur (aux côtés de Creston, Malivel et de son ami l’architecte James Bouillé); des illustrations de revues bretonnes; des compositions à l’huile (portraits) et des céramiques…

Xavier de Langlais

« Fillette de Plougastel », huile sur toile, signée et datée « 29-IV-1947 », 40,5×33,5cm,

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L’univers de Xavier De Langlais est peuplé de personnages féminins aux traits un peu exotiques et aux yeux songeurs. Mais ses personnages témoignent d’une vie intérieure, d’un hommage à la femme éternelle. Citons Henri Terrière (critique d’art, journaliste à Ouest-France de 1945 à 1979): « Il en réalise la plénitude charnelle, tout en l’idéalisant avec une sorte de respect dans un inaltérable adoucissement de jeunesse et de beauté, en la purifiant par l’évocation lointaine d’un exotisme de rêve ou le nu même semble s’enrober de pudeur » .

Le Télégramme : Peintures bretonnes à la galerie Brugal

 Depuis le 7 juillet, la galerie Brugal a rouvert ses portes. L’occasion de découvrir les toiles de grands maîtres de la peinture bretonne.

Mathurin Méheut, Henri Barnoin, André Dauchez, Pierre De Belay ou encore Ferdinand du Puigaudeau : autant de peintres, amoureux de la Bretagne, dont les toiles sont à l’honneur de la galerie Brugal, jusqu’à la fin du mois d’août…

La suite sur le site du  Le Télégramme

De Belay, prodige de la peinture moderne.

Pierre De Delay
Pierre de Belay, « le mas »,
huile sur toile, signée en bas et à gauche, datée 1940, 50 x 61cm

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L’artiste de Quimper Pierre De Belay (1890-1947) partage sa vie entre Paris et son pays natal, la Bretagne. Grand représentant de la peinture bretonne, il fréquente dans les années 1920 les artistes de Montparnasse. Témoin privilégié grâce à son amitié avec Max Jacob qu’il rejoint dès 1905 et qui l’introduit auprès des avants-gardes au Bateau-Lavoir.

Cette peinture date de 1940, du début de la technique du « Treillisme », que l’artiste vient de mettre au point. Installé dans le Sud de la France, il peint ici une magnifique bastide provençale, cézanienne dans l’âme, mais dont la technique découle de traits plus ou moins longs entrecroisés et se chevauchant.

Cette dernière manière de peindre de Pierre De Belay prend ses sources dans le divisionnisme et dans la pratique de la gravure. L’artiste rend le trait plus épais ou plus fin, joue des écartements pour exprimer les volumes et les plans, exprimant les vibrations colorées. Un autre maître de la peinture bretonne!

La curiosité et la passion pour le réel, sa manière de capter des expressions fugitives sur les visages font de Savigny de Belay un reporter de son temps. En juillet 1933, éclate l’affaire Stavisky qui a mené à une crise politique à la suite du prétendu suicide de l’homme d’affaires. Il assiste au procès dont il dessine de nombreux croquis (scène d’audience, plaidoiries, etc.). L’artiste note dans ses carnets les visages des accusés, les mimiques des jurés, les attitudes des avocats, dans un esprit proche de la caricature.

En 1937, il peint Une pêche au chalut pour l’Exposition universelle de Paris. Savigny de Belay voyage aussi beaucoup en Belgique où il retrouve l’atmosphère changeante et animée des petits bourgs bretons. Il rencontre à Ostende, James Ensor (1860-1949), peintre qui se veut aussi indépendant que lui. C’est à ce moment (1939) qu’il invente le « treillisme » – une technique proche de la gravure (qu’il pratique depuis 1926) –, un entrecroisement de traits qui donne une certaine profondeur à ces œuvres. Il en fait une exposition à Paris en 1943. Peu à peu, il reprend la tradition classique. À partir de 1940 il séjourne dans le midi. En 1947, il retourne à Ostende où il monte une exposition avec James Ensor. C’est là qu’il meurt d’une crise cardiaque.