Jean-Julien Lemordant, maître de la peinture bretonne!

Lemordant

Jean-Julien Lemordant (1878-1968), « Pardon à la Tour Carrée, Saint-Guénolé« , 1905,

huile sur toile, signée en bas et à droite, 81 x 54cm

Disponible-Available

Jean-Julien Lemordant nous dévoile dans ce tableau toute l’importante place qu’il a dans l’histoire de la peinture bretonne, notamment en tant que témoin privilégié de la vie en Pays Bigouden. La force de la composition et la beauté du sujet sont traitées ici par une chaude palette de couleurs et une justesse des attitudes.

Superbe oeuvre de Jean-Julien Lemordant, car il nous montre une peinture faite avec grande passion, un art juste de la représentation des scènes de vie, une magnificence des couleurs, qui dévoilent l’ampleur de ce grand nom de la peinture bretonne.

Ancien élève de l’École régionale des beaux-arts de Rennes où il est le condisciple de Camille Godet, Pierre Lenoir et Albert Bourget, il entre par la suite dans l’atelier de Léon Bonnat à Paris. Jean-Julien Lemordant perd la vue durant la Première Guerre mondiale, en durant la Bataille de l’Artois, mais la recouvre en 1935.

Peintre de la Bretagne et de la mer, on l’a qualifié parfois de « fauve breton », quoiqu’il ait travaillé surtout à Paris. Sa palette très colorée est une de ses principales qualités et il sait admirablement représenter les mouvements des hommes, les danses, mais aussi ceux de la mer, du vent, de la pluie. Son œuvre principale demeure les deux grandes décorations qu’il entreprit entre 1905 et 1914:

– celle de l’hôtel de l’Epée à Quimper, à partir de 1905 sur le thème général de la vie en Pays Bigouden. Menacé de disparition lorsque l’hôtel ferma en 1975, le décor fut acquis par le musée des beaux-arts de Quimper; le manque de place ne permit de l’exposer qu’après rénovation complète du musée en 1993.

– celle que lui commanda le maire de Rennes, Jean Janvier, pour décorer le plafond du théâtre, aujourd’hui Opéra, à partir de 1912. Réalisée avec une grande rapidité, cette dernière œuvre fut mise en place en 1914. Elle représente une danse bretonne endiablée aux multiples personnages. On connaît au moins 60 études préparatoires à cette grande composition, le musée des Beaux-Arts de Rennes en conservant certaines.

Une étude de Jean-Julien Lemordant retrouvée!

Il est parfois des rencontres heureuses, qui nous amènent à redécouvrir des oeuvres oubliées, tel ce jour de mars 2015, où chez Mr X., derrière une porte de débarras, un grand cadre retourné attire mon attention. Sur l’invitation du propriètaire, dégageant l’accès, je suis surpris du poids du cadre et après un rapide nettoyage, je découvre cette magnifique esquisse de ce grand artiste que fut Jean-Julien Lemordant (1878-1968).

Jean Julien Lemordant

Il s’agit de l’une des grandes études pour la décoration du plafond du théâtre de la ville de Rennes.  En 1912, le maire de Rennes Jean Janvier lui commande le plafond du théâtre : Lemordant y peint une farandole bretonne dans laquelle hommes et femmes, mains nouées, bras balancés, tutoient les nuages. Ce décor audacieux, loin des fadaises de bretonnerie, est inauguré par le président Poincaré à Rennes, le 1er juin 1914. Ses peintures, d’une étonnante puissance d’expression, donnèrent un nouvel élan au traitement des thèmes bretons.

Le sujet de la composition qui doit orner le plafond de la salle de spectacle est une danse bretonne dans laquelle figurent les costumes, les plus beaux et les plus variés de la Bretagne. Cette magnifique étude à la gouache mesure 56cm de haut par 90cm de large, et date de 1912-1913. Il s’agit de l’une des premières grandes études des premiers personnages de cette danse, et il est à noter que le personnage central de cette étude est une femme, et que celle-ci sera remplacée par un homme dans le projet final.

Décor du plafond tel que visible actuellement:

Jean Julien Lemordant Rennes