Joseph Bail, la beauté de l’intérieur!

Joseph Bail
Joseph Bail, « la jeune cuisinière devant la fenêtre »,
huile sur panneau, signée en bas et à gauche, 15 x 10cm
Vendu-Sold

Joseph Bail (Limonest 22 janvier 1862 – Paris 28 novembre 1921) travailla avec son père, Jean Antoine Bail, peintre lyonnais; puis en 1880, sous la direction de Jean-Léon Gérôme et de Carolus-Duran. Ses premiers succès datent de 1878, année en laquelle il commença à exposer au Salon des Artistes Français. Il obtient de nombreuses récompenses, dont une médaille de troisième classe en 1886, une de deuxième classe en 1887; en 1889, il se voit attribuer une médaille d’argent, et obtient une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1900. Cela lui assure la reconnaissance et lui garantit des commandes de la part de la bourgeoisie. La composition de ses tableaux, toujours élégante, est habilement traitée. Certaines de ses œuvres, notamment Les Dentellières ont connu un grand succès.

Il s’est adonné à la peinture de genre et a fait quelques toiles représentant des animaux, mais il doit surtout sa réputation à ses tableaux d’intérieurs. Son talent s’est appliqué à rendre des éclairages heureux et parfois un peu factices. Il excelle à créer dans ses toiles une lumière très vive due à l’éclat rayonnant de quelques points brillants ou à la projection directe du jour extérieur. Joseph Bail est le peintre des intérieurs discrets, des chambres et des cuisines actives où les ménagères coiffées de bonnets blancs et amples s’occupent des préparatifs, des ateliers où courent sur les métiers les doigts agiles des dentellières. Il fait jouer la lumière sur les vêtements et les objets, technique qui peut également être admirée dans les oeuvres des maîtres néerlandais comme Frans Hals. Très inspiré également par les oeuvres de Jean-Baptiste Chardin, ses toiles s’animent par un savant jeu de contrastes. Son pinceau excelle à faire jouer le reflet des vitraux sur l’éclat métallique ou cristallin des hanaps, des cuivres, et des verreries. La tranquille vie d’intimité que les femmes humbles et douces consacrent aux soins ménagers, aux travaux de la couture ou à ceux de la broderie, est traduite par ce peintre avec la poésie d’un recueillement chaleureux. Cet artiste accompli, dont la sûreté de main est merveilleuse, nous force à admirer comme il sait trouver le ton juste, approprié aux ombres et aux lumières, aux reflets que fait le jour sur les objets étincelants. Ses personnages eux-mêmes se détachent en silhouettes visibles sur la paix du décor.

Ses œuvres sont présentes dans les musées: Lyon – Montréal – Nancy – Paris (musée d’Art Moderne et Petit Palais) – Saintes.

Bibliographie: –Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome I, p.639