Merodack-Jeaneau, un vrai fauve!

Merodack-Jeaneau
Alexis Merodack-Jeaneau  (Angers 1873 – 1919)
« le pont », circa 1905-1913
gouache, signée en bas et à droite du monogramme, 14 x 13 cm
-Œuvre reproduite sous le numéro 283 du catalogue de l’exposition de Ewan Phillips Gallery à Londres en 1968
Vendu-Sold

Né à Angers, Alexis Merodack-Jeaneau (ou Jeanneau) suit d’abord l’enseignement de l’école des beaux-arts d’Angers sous l’égide du paysagiste Eugène Brunclair (1832-1918).

Puis, vers 1890, à Paris, Merodack-Jeaneau entre comme élève libre dans l’atelier de Gustave Moreau où il rencontre Henri Matisse, Henri Manguin et Albert Marquet. Il y fera également la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec et du Douanier Rousseau. Il reste en lien avec sa ville natale puisqu’il expose au salon de la Société des amis des arts d’Angers en 1892, 1893 et 1894.

Alexis Merodack-Jeaneau avait une personnalité vive, d’un « seul bloc », intransigeante; on le vit s’attaquer à tous ceux qui entravaient son art. En réaction contre ce monde mercantile, il ouvrit une galerie à Paris rue Le Peletier, où l’on vendait des toiles « directement du producteur au consommateur ». Il commit des maladresses, comme celle de s’intituler chef de l’école du Synthétisme alors que cette école était liée avant tout à Gauguin. Il faut aussi lui reconnaître le mérite d’avoir révélé Vassily Kandinsky, qui va exposer quelques cent neuf œuvres à l’exposition organisée par Merodack-Jeanneau à la Maison du peuple à Angers.

Si sa première exposition personnelle en 1899 eut un certain succès, celle de 1902 à son retour d’Espagne, fut beaucoup moins bien accueillie.

C’était un vrai fauve, dont les compositions reposaient sur des canevas géométriques soulignés par des couleurs plates et vives et de violents contrastes, des aplats noirs côtoyant des teintes claires et même des blancs. Son art tendait vers une stylisation de plus en plus prononcée. Ses dessins et ses gouaches qui reflètent souvent une imagination visionnaire exaltée (projets pour une cathédrale de la Paix) côtoient dans son œuvre multiple de remarquables études d’architecture.

Bibliographie:

-Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome IX, p.512 -Dictionnaire des Petits Maîtres, 1820-1920, Ed Amateur, 1996, Tome II, p.204

Jean Puy, le plus indépendant des fauves!

jean puy fauve
Jean Puy, les deux soeurs, huile sur toile,
signée en bas et à droite, datée 1905, 50 x 61 cm, Vendu-Sold

Jean Puy est un peintre indépendant ; depuis ses débuts, il suit sa propre voie sans se laisser influencer et se préoccuper par les inquiétudes intellectuelles de ses amis.
Impressionniste un moment, pointilliste un instant, il devient fauve quelque temps sans débordement c’est à dire sans accéder à la déformation qu’il considère comme un excès chez ses amis.
La voie que cet indépendant fixe comme devant être sienne est déterminée par un amour intense de la vie, de la réalité et de la nature.
Fidèle à la nature, sans s’y soumettre, Jean Puy ne veut s’en éloigner et la rend le plus complètement possible dans toutes ses variations. C’est à travers une nature transformée par l’idée et la sensation que Jean Puy transmet l’émotion humaine à travers le concret et le réel. Mu par un fil directeur préexistant avant la première guerre mondiale, il glisse doucement vers une peinture intimiste orchestrée dans une symphonie de rose particulier à l’artiste.

Jean Puy fait la connaissance de Derain, Marquet et Matisse, avec qui il se lie d’amitié. Entre 1899 et 1905, le groupe travaille –parfois sur des sujets communs– dans les ateliers de Manguin, Puy ou Jean Biette. Avec eux (et Charles Camoin, rencontré en 1903), il commence à exposer au salon des Artistes indépendants (à partir de 1900), à la galerie Berthe Weill et au salon d’Automne (à partir de 1904).

Dans la même période, sur le conseil de Matisse, il découvre la Bretagne, qui prendra une place de premier plan dans son œuvre. C’est là qu’il apprend à naviguer, avec Paul Signac, et acquiert son premier voilier.

Le Fauvisme de Mérodack-Jeanneau!

Mérodack Jeanneau Fauvisme
Alexis MERODACK-JEANNEAU  (Angers 1873 – 1919)
« dans le café », circa 1905-1913
gouache, 13 x 15 cm
– Œuvre reproduite sous le numéro 244 du catalogue de l’exposition de Ewan Phillips Gallery à Londres en 1968
– provenance: Galerie Krugier & Cie, Genève
Vendu-Sold
 

Alexis MERODACK-JEANNEAU,  Alexis Robuchon dit

Merodack-Jeanneau avait une personnalité vive, d’un « seul bloc », intransigeante ; on le vit s’attaquer à tous ceux qui entravaient son art. En réaction contre ce monde mercantile, il ouvrit une galerie à Paris rue Le Peletier, où l’on vendait des toiles « directement du producteur au consommateur ». Il commit des maladresses, comme celle de s’intituler chef de l’école du Synthétisme alors que cette école était liée avant tout à Gauguin. Il faut aussi lui reconnaître le mérite d’avoir révélé Kandinsky, qui va exposer quelques cent neuf œuvres à l’exposition organisée par Merodack-Jeanneau à la Maison du peuple à Angers.

Si sa première exposition personnelle en 1899 eut un certain succès, celle de 1902 à son retour d’Espagne, fut beaucoup moins bien accueillie.

C’était un vrai fauve, dont les compositions reposaient sur des canevas géométriques soulignés par des couleurs plates et vives et de violents contrastes, des aplats noirs côtoyant des teintes claires et même des blancs. Son art tendait vers une stylisation de plus en plus prononcée. Ses dessins et ses gouaches qui reflètent souvent une imagination visionnaire exaltée (projets pour une cathédrale de la Paix) côtoient dans son œuvre multiple de remarquables études d’architecture.

Le musée d’Angers lui consacre une exposition en 2019. Artiste à redécouvrir impérativement!

Bibliographie:

  • Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome IX, p.512
  • Dictionnaire des petits maîtres, 1820-1920, Ed Amateur, 1996, Tome II, p.204

Gisèle Ferrandier, couleurs du Sud.

Gisèle Ferrandier (Paris 1909 – 1979 )

Elle fut élève de l’école des Beaux-Arts de Paris. Elle exposait à Paris, depuis 1935 aux Salons des Tuileries et des Femmes Peintres et Sculpteurs, ainsi qu’à Alger, Genève, Lyon.

Gisèle Ferandier parcourt l’Afrique du Nord en artiste captivée. L’Etat lui achète en 1954 une toile intitulée Vue d’Oran.

Gisèle Ferrandier Gisèle Ferrandier

Paire d’huiles, 46x55cm, Vendu-Sold

Bibliographie:
Dictionnaire des Peintres, Bénézit, Ed Gründ, Tome V, p.398
Les artistes de l’Algérie, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, 1830-1962, E.Cazenave, Ed B.Giovanangeli, 2001

Brigitte Bardot vue par Van Dongen

Van Dongen
Kees Van Dongen, Brigitte Bardot,
lithographie,tirage numéroté VIII/XXI de l’Epreuve d’Artiste (E.A.), signée de Van Dongen, dimensions 73,3cm x 55,2cm
Vendu-Sold

Kees Van Dongen (1877-1968), à la fois anarchiste et dandy, peint surtout des portraits (de femmes), mais aussi des scènes de cabaret, des spectacles forains, des sujets exotiques. Il est très influencé par Degas et Toulouse-Lautrec mais aussi par ses nombreux voyages (Maroc, Espagne, Egypte). Paris reste cependant la source principale de son inspiration (Montmartre, Montparnasse et l’ambiance des Années Folles). Van Dongen est très rapidement introduit dans la Haute Société des années 1920-1930 ; il devient alors le portraitiste du Tout-Paris et  » croquera  » notamment Arletty, Sacha Guitry, Maurice Chevalier et Brigitte Bardot, dont il fera deux portraits à quelques années d’intervalle.

Voilà ce que dira la toute jeune Brigitte sur cette première rencontre en 1954:
 » Puisqu’il fallait bien s’occuper à quelque chose entre deux films minables, j’acceptai pour un reportage télévisé d’aller déjeuner chez Maurice Chevalier à Marnes-la-Coquette et de poser pour le peintre Van Dongen. J’étais une inconnue, ils étaient deux monstres sacrés ! Van Dongen, qui m’impressionnait à mourir, fit un extraordinaire portrait de moi. La télé filmait la progression de l’oeuvre, et me filmait par la même occasion.
Impossible d’acheter ce chef-d’oeuvre, je n’avais pas un sou. J’en crevais de rage. Je fis en vain du charme à Van Dongen qui préférait les billets de banque aux sourires. Tant pis ! Ce portrait est maintenant dans le dictionnaire Larousse et passe pour l’un des chefs-d’oeuvre du Maître. Par la suite, j’ai recherché le tableau, qui avait été vendu à un Américain. Revenu en France, on m’a proposé de l’acheter en 1970 ; il valait alors 270 000 Francs et j’avais l’impression de voir un plat d’épinards avec du jambon. » (Initiales B.B.  Editions Grasset, 1996).

Précisons que ce premier portrait fera la couverture du célèbre magazine américain Life (28 mars 1960).

La deuxième rencontre a été organisée par l’hebdomadaire Paris Match. Elle a eu lieu le 12 septembre 1959, et Van Dongen a reçu Brigitte Bardot dans son atelier parisien, rue de Courcelles. Le résultat (on ne sait pas pourquoi…) est intitulé « B.B. aux yeux d’autruche » ! Dans ses Mémoires, Brigitte Bardot n’a pas évoqué cette ultime rencontre. Mais quand on voit la tête qu’elle fait en découvrant le travail d’ébauche du Maître, on comprend qu’elle a préféré s’abstenir de tout commentaire.

De ce tableau sera édité une lithographie à 150 exemplaires, et 21 épreuves d’artistes.