Emile Bernard, l’inventeur du cloisonnisme synthétique!

Emile Bernard
Emile BERNARD (Lille 1868 – Paris 1941) les falaises d’Yport, 1889 dessin préparatoire pour le tableau du même nom
(collection de la Galerie Malingue)
aquarelle double face, signée et datée « 89 » en bas et à gauche,
30 x 39,5cm
Vendu-Sold

Emile Bernard, exclu de l’Atelier Cormon en 1886, quitte Paris pour un voyage à pied en Normandie et en Bretagne. À Concarneau il rencontre Émile Schuffenecker qui lui donne une lettre d’introduction à l’attention de Paul Gauguin. Bernard se rend à Pont-Aven mais il y a peu de contact avec Gauguin.

Pendant l’hiver 1886-87, il rencontre Van Gogh à Paris. Il traverse alors une période pointilliste. Au printemps 1887, il revisite la Normandie et la Bretagne, et décore sa chambre à l’auberge de Mme Lemasson à Saint-Briac où il passe deux mois avant de se rendre à Pont-Aven. Gauguin et Laval sont alors en Martinique. Émile Bernard abandonne le pointillisme pour le cloisonnisme, élaboré avec Louis Anquetin.

En août 1888, a lieu la véritable rencontre avec Gauguin, Bernard est à Pont-Aven avec sa soeur Madeleine, de trois ans sa cadette. Gauguin et Bernard sont alors à un moment charnière de leurs évolutions artistiques respectives, ils se dirigent tous deux vers la synthèse conceptuelle et la synthèse formelle d’où nait le symbolisme de Pont-Aven: le « synthétisme » se traduit par une suppression de tout ce qui n’est pas mémorisé après la visualisation, les formes sont simples et la gamme de couleur est restreinte. En 1889 a lieu une exposition des peintres du groupe de Pont-Aven, au café Volpini à Paris.

En 1891, Bernard se brouille avec Gauguin. La rupture sera définitive, Émile Bernard accuse Gauguin de s’attribuer tous les mérites des inventions du groupe de Pont-Aven.

Bibliographie:
Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ

Emile Bernard, Les falaises d’Yport, collection Malingue

Paressant, coucher de soleil à Quimiac!

jules paressant Quimiac Nantes
Jules Paressant (1917-2001), « Quimiac, coucher de soleil« , 1986,
acrylique sur panneau signée et datée en bas et à droite, titrée et datée au dos,
30 x 45cm
Vendu-Sold

Jules Paressant (Herbignac 1917 – Nantes 2001)

Fils de forestier, petit-fils de maçon, Jules Paressant, né en février 1917 à Herbignac, fait la fierté de sa famille en devenant chirurgien de renom. Il a exercé de 1944 à 1981 dans une clinique nantaise.

Sa vie durant, personne ne se doute que ce respectable professionnel de la santé cache un grand secret. C’est en 1985 lors de sa première exposition « Autour de Gauguin à Pont-Aven » que Jules Paressant, âgé de 68 ans, dévoile aux yeux de tous son talent d’artiste. Le musée de Pont-Aven révèle ses œuvres réalisées en secret pendant 40 ans.

Admirateur de Gauguin, Matisse, des expressionnistes allemands, des arts populaires…, inspiré par l’école de Pont-Aven, l’expression artistique, tout d’abord innocent passe-temps, est devenue pour Jules Paressant une seconde vie.

La retraite du chirurgien annonce l’éveil de l’artiste. Ces heures de loisirs et ces nuits consacrés à la création reçoivent dès lors la reconnaissance du public amateur et professionnel. En 1990, le musée des Beaux-Arts de Nantes et le Château des Ducs rendent hommage à Jules Paressant.

Mais ce ne sont pas les expositions qui motivent l’homme, « C’est toujours figé une expo dans un musée, mon œuvre ici à l’Aulnaie est vivante ».

Dans son jardin secret, Jules Paressant crée, compose et anime ses œuvres diverses et variées par leurs formes, leurs supports… L’Aulnaie à Cordemais département de Loire-Atlantique), façonné, sculpté et aménagé par Jules Paressant, est un « petit paradis » pour les amateurs d’arts. Quelques pas dans la propriété et vous voici face à un jardin japonais. Continuez à suivre le sentier, vous apercevrez une mosaïque et un peu plus loin les ateliers.

Les œuvres sont mises en scène, intégrées à ce « musée en extérieur ». Dans cet environnement, les totems de bois peint s’illuminent de couleurs vives et les géants de pierre couvent de leur regard bienveillant l’arrivée des visiteurs.

L’Aulnaie reste aujourd’hui encore un espace privilégié pour les artistes. Ses petits enfants ont pris le relais et font revivre la propriété. La petite fille de l’artiste, est céramiste et anime des ateliers dans les mêmes locaux que son grand père.

Bibliographie:

  • Jules Paressant, par Denise Delouche, Ed Le Chasse-Marée-Armen, 1993
  • Jules Paressant, par Vincent Rousseau et Marie-Pascale Cornet, Jules Paressant, catalogue musée des beaux-arts de Nantes, exposition du 28 septembre au 28 octobre 1990.

Ecole de Pont Aven, belles découvertes!

L’Ecole de Pont-Aven: un bourg du Finistère, des maisons serrées autour d’une rivière, l’Aven, qui s’élargit en un estuaire. Tout près, des chapelles, des calvaires, et surtout le merveilleusement nommé Bois d’Amour.

La côte, la lande et les vallons, les coiffes des Bretonnes et les processions. Paul Gauguin découvre Pont-Aven un jour de juillet 1886. Au fil de ses rencontres avec d’autres peintres – Emile Bernard et Paul Sérusier, Meyer de Haan et Charles Filiger, Emile Jourdan et Henry Moret, Chamaillard, Slewinski, Willumsen – prend forme la grande aventure, amicale, esthétique, et capitale dans l’histoire de la peinture moderne.

Quittant en 1889 Pont-Aven pour le Pouldu, le groupe devient une école, quelque peu buissonnière, un tantinet frondeuse, exaltant la couleur, entre foins et goémons. (Pont-Aven, l’Ecole buissonnière, Antoine Terrasse, Découvertes Gallimard).

La leçon fut celle qu’il fallait peindre de mémoire, simplifier, faire du tableau un petit monde qui doit se suffire. Il s’agissait aussi d’exalter les couleurs, sans s’occuper trop du « ton local », du ton exact des spectacles observés. Il s’agissait enfin de simplifier les formes, dans un trait qui en accentuit le caractère.

Pour Maurice Denis: « …c’étaient des surfaces lourdement décoratives, puissamment coloriées et cernées d’un trait brutal, cloisonnées, car on parlait aussi à ce propos de cloisonnisme et de japonisme ».

Les artistes les plus connus de l’école de Pont-Aven ont été Paul Gauguin (arrivé en 1886), Émile Bernard, Paul-Émile Colin, Paul Sérusier, Charles Filiger, Maxime Maufra, Henry Moret, Ernest de Chamaillard. Les styles de peinture les plus variés, du synthétisme de Félix Jobbé-Duval au post-impressionnisme de Maxime Maufra ont été pratiqués.

Nous présentons ici deux très belles peintures, gouaches sur traits de crayon, parentes de cette fantastique école de Pont-Aven. Une vrai découverte, qui reste pour l’instant un mystère quant à leur auteur.

Ecole de Pont-Aven Ecole Pont-Aven

Paire de gouaches sur papier, non signées, 19cm x 11cm 

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