Pierre De Belay, la Bretagne expressive et moderne!

Pierre De Belay, « Quais animés à Douarnenez », 1925,
huile sur panneau, signée et datée en bas et à droite,
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Pierre De Belay est né à Quimper dans une famille d’artistes. Son père négociant en vins, artiste amateur qui peint beaucoup de paysages des bords de l’Odet ou l’activité du port de Quimper, ne s’oppose pas aux ambitions de son fils. Les seuls conseils qu’il accepte sont ceux de son père. En 1903, Pierre de Belay peint déjà de nombreux portraits de notables Quimpérois. Il est repéré par Max Jacob, poète quimpérois et grand ami de la famille. Déjà, Max Jacob lui prédit qu’il deviendrait un artiste célèbre. Il étudie sans maître, travaille quinze heures par jour, fait des croquis de pêcheurs au port, note les épisodes de la vie quotidienne des marins. Max Jacob lui enseigne à diriger, à contrôler sa nature, mais à ne pas lui désobéir. « Le dessin, lui répétait-il, commence non pas avec la copie des formes naturelles, mais avec l’interprétation de ces formes en vue de la création. Il n’y a pas création là où il n’y a que copie servile ». Il rejoint Max Jacob à Paris en 1905 où il rencontre Picasso au Bateau-Lavoir. Sa vie est ainsi partagée entre Paris où il fréquente l’avant-garde, et la Bretagne où il peint les scènes de port ou de marchés.
Entre 1920 et 1928, Pierre De Belay exposa au Salon d’Automne; de 1926 à 1945, au Salon des Indépendants; et de 1927 à 1935, au Salon des Tuileries.
On peut diviser son oeuvre en plusieurs périodes qui parfois se recoupent. Dans ses oeuvres d’adolescence, il usait de passages et de clairs-obscurs dans la tradition romantique. Puis il se dirige vers une construction plus matérialiste dans des paysages bretons; puis suivent des scènes de cirque et des scènes de la vie du Paris des années trente. A partir de 1935, il réalise un grand nombre d’oeuvres, peintures et dessins, consacrées aux juges et aux avocats de tendance expressionniste. De Belay se situait alors proche de Soutine. Il changea radicalement sa manière vers 1937. Sous l’influence de la gravure qu’il pratiquait depuis 1926, il inventa une curieuse et originale manière de peindre à l’huile par touches entrecroisées qu’il appela le « treillisme ».

Bibliographie:

  • Pierre De Belay, André Cariou, Musée des Beaux-Arts de Quimper, 1988
  • Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome II, p.33
  • La route des peintres en Cornouaille 1850-1950, Ed Group Touristique de Cornouaille, 1997 

Emile Simon, témoin des pardons en Bretagne!

emile simon
Emile Simon, le pardon de Tronoën, c.1930,
huile sur panneau, 55cm x 48cm
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Dans cette oeuvre, Emile Simon (Rennes 1890 – Squividan 1976) met toute sa force d’observation pour rendre la juste atmosphère d’un jour de pardon à la chapelle de Tronoën, en pays Bigouden.

Emile Simon fut professeur à l’Ecole des Beaux Arts de Nantes après avoir suivi les cours de l’atelier de Cormon à Paris. Il prend pour sujet des paysages urbains nantais comme Le Port de Nantes ou Rue de la Miséricorde, où il habite.

Peintre de paysages, il exposait régulièrement au Salon des Artistes Français, dont il reçut en 1931 une mention honorable, en 1934 une médaille d’argent, et en 1935 une médaille d’or; il était sociétaire hors-concours.

Prix de Rome en 1912, considéré comme peintre néo impressionniste et véritable ethnologue de la Cornouaille qu’il parcourut de 1925 à 1976, il fut le peintre de cette Bretagne de l’entre-deux guerres, notamment dans la région du Cap Sizun et du Pays Bigouden (Douarnenez, Camaret, Locronan, Pont-Croix, Audierne, Penmarc’h, Saint-Guénolé…).

En 1943, il s’installe au manoir du Squividan à Clohars-Fouesnant (Finistère) avec l’artiste-peintre Madeleine Fié-Fieux et son mari. Après la guerre, Emile Simon doit retourner à Nantes comme directeur de l’école des beaux-arts. Il n’y reste qu’un an, et en 1947 s’installe définitivement au manoir de Squividan

Bibliographie:
Dictionnaire des Peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome XII, p.821
La Route des Peintres en Cornouaille, 1850-1950, Groupement Touristique de Cornouaille, 1997
Bretagne Eternelle avec Emile Simon, M. Lemaitre, Ed des Sept Vents

Charles Cottet et la Bretagne, où l’on fuit l’orage!

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Charles Cottet, Pêcheurs fuyant l’orage,
vernis mou, aquatinte et pointe-sèche, signée en bas et à droite, justificatif de tirage 50/100, 240x300mm, Morane 18
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Charles Cottet (1863 – 1925) reçut des conseils de Puvis de Chavannes et de Roll; il prit part aux expositions impressionnistes que Le Barc de Bouteville organisait dans sa boutique de la rue Le Peletier. Il exposa pour la première fois au Salon en 1889. Il était déjà établit en Bretagne depuis quelque temps et y avait trouvé la forme picturale qui devait établir sa réputation. Médaille d’or en 1900 à l’Exposition Universelle. Il participa à la fondation de la Société Nationale des Beaux-Arts, puis en 1900 à la Société Nouvelle.

Charles Cottet possède une technique très savante et ses qualités de coloriste en font un peintre de tout premier ordre. Son goût pour les tons plombés et les harmonies sombres le fit considérer comme le chef de file du groupe de ceux que l’on nommait “la bande noire” avec Xavier Prinet et André Dauchez. En réaction contre l’impressionnisme, ils se référaient volontiers à Courbet et prônaient une peinture à contenu moral. Il a laissé surtout des paysages de Bretagne, d’un sentiment dramatique et peints dans une pâte épaisse.

Cette marine ne respecte pas le standard qui préconisait, au siècle précédent, un rapport d’un tiers de terre et/ou de mer pour deux tiers de ciel : le XXe siècle artistique veut aller au-delà des habitudes et des traditions. Charles Cottet ne fait donc pas une marine réaliste : ce qui l’intéresse, c’est la symbolique de l’orage, d’un naufrage potentiel et de la mort qu’il sous-tend… La mer ne prend pas beaucoup d’importance : elle est calme, plane, réduite quasiment à un trait, en contraste d’un ciel torturé par les volutes des nuages.

Ses oeuvres sont présentes dans les musées: Alger – Anvers – Barcelone – Bordeaux – Bruxelles – Bucarest – Cincinnati – Dublin – Düsseldorf – Gand – Helsinki – Karlsruhe – Lille – Munich – Padoue – Paris (Musée d’Art Moderne , Petit Palais) – Philadelphie – Rome – Venise – Vienne…

Bibliographie:

Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, Tome III, p.953

Charles Cottet, catalogue raisonné de l’oeuvre gravé, Daniel Morane, 2002

La route des peintres en Cornouaille, 1850-1950, Quimper, 1999

Robert Yan, un véritable passionné de la mer!

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Robert Yan (Arcachon 1901 – Lorient 1994), le départ pour la pêche,
huile sur isorel, signée en bas et à droite, 50x61cm
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Robert Yan fut l’élève d’Eugène Narbonne à l’école des Beaux-Arts de Paris à partir de 1924 et membre du Salon des Indépendants en 1928. Il devient membre du comité en 1953, vice-président de 1957 à 1964, président depuis 1964; il est également sociétaire du Salon des Artistes Français. Il est nommé peintre officiel de la Marine le 1er janvier 1973.

Robert Yan passe son enfance dans les Côtes-du-Nord et dans le Finistère, à Landerneau. Sa première exposition à la Galerie Saluden à Brest sera une révélation pour le public, en 1929. Cette année-là, il participe aux expositions de l’Union Artistique à Concarneau. Parcourant la Bretagne qui est sa source d’inspiration majeure, il adhère en 1934 au mouvement “ar Seiz Breur” présidé par René-Yves Creston, lui permettant ainsi de participer en 1937, à la décoration du Pavillon Breton à l’Exposition Internationale de Paris. De 1936 à 1939, il fait de longs séjours à Concarneau et il se lie d’amitié avec Henri Barnoin, Maurice Ménardeau et surtout Lucien-Victor Delpy.

« Breton de race, peintre en camaïeu renommé, il possède une personnalité puissante » pouvait-on lire dans la « Bretagne Touristique » de 1929. L’inimitable ambiance qui se dégage de ses marines, révèle une admirable maîtrise technique au service d’un amour immodéré de la Bretagne et de ses ports.

Membre du Comité de la Société des Artistes Indépendants depuis 1953. Vice-Président de 1957 à 1964. Président de 1964 à 1976. membre du Conseil d’Administration de la  » Maison des Artistes « , membre du Comité de liaison des Sociétés d’Arts Graphiques et Plastiques avec le ministère des Affaires Culturelles. Vice-Président de la Fédération des Sociétés d’Arts Graphiques et Plastiques. Chevalier de le Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National des Arts et Lettres, Peintre Officiel de la Marine (1973) avec le grade de capitaine de Corvette et la faculté d’ajouter une ancre à côté de sa signature afin de souligner la distinction dont il fait l’objet.

Bibliographie:

  • Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, Tome XIV, p.789
  • La route des peintres en Cornouaille, 1850-1950, Groupement touristique de Cornouaille
  • Dictionnaires des peintres français de la mer et de la marine, JN.Marchand, 1997
  • Les peintres de Concarneau, H. Belbeoch, Ed Palantines, 1993

Edmond Ceria, amoureux du pays Bigouden!

Edmond Ceria, le port de Saint-Guénolé, circa 1930,
huile sur toile, signée en bas et à droite, 46 x 55cm,
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Edmond Ceria (1884-1955) est né à Evian et commença des études de décorateur à l’école des Beaux-Arts de Genève. Il rejoint Paris en 1904, et fréquente l’Académie Julian.

Se rendant très souvent au musée du Louvre, Edmond Ceria découvrit l’oeuvre de Paul Cézanne qui le bouleversa. Il travailla souvent à l’atelier de la Grande Chaumière, et la célèbre Kiki de Montparnasse fut l’un de ses modèles.

En 1919, Edmond Ceria effectua un séjour en Toscane d’un an qui lui fit prendre conscience de l’importance de la lumière en peinture. Il fréquente ensuite le sud de la France de manière régulière, toujours à la recherche de la lumière qui fait vibrer ses toiles. En 1934, il découvre la Bretagne et en particulier le sud-Finistère. Il passa de nombreuses années au Guilvinec, où Edmond Ceria redécouvre la lumière italienne.
Ceria participa avec les peintres Charles Dufresne, Othon Friesz et Henry de Waroquier à la première exposition des Maitres de l’Art indépendant au Petit-Palais en 1937.
En 1938, il obtint la consécration aux Etats-Unis en gagnant le prix Carnegie. En 1945, il fut nommé peintre de la Marine.

A Paris, Edmond Ceria s’installe dans un atelier près de l’Observatoire; il descendait fréquemment alors vers la Seine pour la peindre ainsi que les ponts parisiens ou le jardin des Tuileries.

Il expose également individuellement à la galerie Devambez à Paris en 1924, à la galerie Bernheim à Paris en 1926 et 1932, à la galerie Brown et Philips à Londres en 1930, à la galerie Schoeller à Paris en 1935, à la galerie Pétridès à Paris en 1953, à la galerie Wildenstein à New-York en 1954. Il expose également à Stockholm en 1937, à Beyrouth et en Afrique du Sud en 1951. Une exposition rétrospective lui est consacrée à la galerie Pacitti à Paris en 1968.

Bibliographie:

  • Hommage à Céria, catalogue d’exposition, Le Guilvinec, Tréffiagat-Léchiagat, 2009
  • 100 peintres en Bretagne, Ed. Palantines, 1995