Lucien Simon, grand témoin de la vie en pays Bigouden.

Lucien Simon
Lucien Simon, pardon en pays Bigouden, c. 1915,
huile sur toile, signée en bas et à gauche, 60cm x 91cm
Vendu-sold

Lucien Simon découvre la Cornouaille bretonne en compagnie de la famille Dauchez et s’installe à Sainte-Marine en 1902. Il fut le peintre du Pays Bigouden. Il a été également un remarquable portraitiste. Son dessin est vigoureux, sa palette très chaude et colorée.

L’un des tableaux qui assurèrent sa réputation, Procession à Penmarc’h, acquis par l’État au Salon de la société nationale des beaux-arts (récemment créé par un groupe de peintres désireux de s’affranchir de l’académisme de règle au Salon des artistes français et que Lucien Simon avait rejoint rapidement), n’a cessé de figurer depuis au musée du Luxembourg puis au musée d’Orsay.

Par ailleurs, il a consacré beaucoup de temps à éveiller et encourager le talent de jeunes artistes par son enseignement. Il exerça à l’académie de la Grande Chaumière à partir de 1903 et à l’École supérieure des beaux-arts de Paris où il fut nommé professeur de peinture en 1923, et où il eut pour élèves, notamment Yves Brayer, Georges Rohner, Renée Bernard, Elena Popea, Robert Humblot…

Très éloigné des peintres officiels de son époque (dits « pompiers ») et ami de nombreux artistes de talent de sa génération tels Charles Cottet, Émile-René Ménard, George Desvallières, Maurice Denis, René-Xavier Prinet, son beau-frère André Dauchez, etc., il ne s’est jamais rallié aux modes ni aux théories des mouvements artistiques qui se sont succédé dans cette longue période.

Il représente ici un jour de pardon en pays Bigouden, très probablement celui de Notre-Dame de la Joie, proche de l’Océan bleu que l’on aperçoit en fond. Il se réjouissait de participer à ces fêtes, où le religieux se mélangeait au profane, où les familles participaient aux messes et processions, allant par la suite assister aux jeux et autres spectacles d’acrobates ou de clowns, admirer les articles de piété ou de souvenirs proposaient par des marchands sous des tentes. On peut remarquer sous la tente à gauche de la composition, les « boules de pardon » en verre mercurisé qui pendent le long de la structure, véritables objets de dévotion par les jeunes couples, car synonymes de fiancailles prochaines. On découvre également à droite, la roulotte des forains souvent peinte dans un vert acidulé, et que l’on retrouve dans de nombreuses oeuvres de Lucien Simon.

Ce tableau, que l’on peut situer vers les années 1910-1915, est à rapprocher de la composition du tableau intitulé « Bigoudens devant les tréteaux » de la collection du Glasgow Museum.

Bibliographie:
Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Grund, Tome XII
Lucien Simon, André Cariou, Ed Palantines, 2002
La route des peintres en Cornouaille, Quimper

Jeune bigouden de Penmarc’h, 1890, par Léopold Stevens.

léopold stevens
Léopold STEVENS (1866-1935), « Jeune bigouden aux pieds nus« , 1890
Huile sur panneau, située « Pen-march Finistère », signée et datée en bas et à droite.
Dédicacée en haut et à gauche « A mon doux chéri, Jean Claude Hoentschel, son vieux Ste » le 22-03-1908.
60 x 17cm
Provenance : ancienne collection Georges Hoentschel
Bibliographie : « Georges Hoentschel », ouvrage collectif, édition Monelle Hayot, œuvre reproduite en page 134

Léopold Stevens est le fils du peintre d’origine belge Alfred Stevens (1823-1906), et reçoit très jeune l’enseignement de la peinture par son père. Il ne fréquente aucune école d’art.

En 1887, Léopold Stevens rencontre le jeune Claude Debussy, alors inconnu, se lie d’amitié avec lui, et le présente à sa famille qui le recevra très régulièrement.

Il reçut une bourse de voyage en 1892. Il exposa au Salon des Artistes Français de paris, obtenant une médaille de bronze en 1900 pour l’Exposition Universelle ; au salon de 1902, on lui consacra une salle entière au Grand Palais.

Peu à peu, Léopold Stevens se spécialise en tant que peintre de genre, exécutant des portraits de femmes élégantes et mélancoliques pour lesquels il avait eu quelques succès, ainsi que des marines et des paysages, et quelques scènes de la vie parisienne.

Il peignit aussi des vues de la Bretagne. Il s’intéresse alors aux petits métiers, aux pêcheurs bretons, signe des portraits, des marines et des paysages dans une harmonie douce et discrète.

André Fraye, peintre de marines.

andré fraye
André Fraye, grande marine, c.1930,
huile sur toile, 54cm x 73cm
Disponible-Available

André Fraye (Nantes 1887 – Paris 1963) s’installe à Paris en 1909, où il devient l’élève de Maxime Maufra. Il fréquente l’Académie Julian et expose pour la première fois en 1911 au Salon d’Automne. Il participe aussi au Salon des Tuileries et des Indépendants, et figure dans différentes expositions collectives en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Il a reçu en 1921, le prix Blumenthal, le premier qui fut attribué à la peinture.

Ami d’Albert Gleizes, durant la Première Guerre Mondiale, il exécute de nombreux dessins et aquarelles proches parfois du cubisme, représentant avec émotion le spectacle quotidien de la vie sur le front.

André Fraye est surtout connu pour ses marines réalisées avec une grande acuité visuelle. Coloriste, vif et séduisant, s’attachant à faire vibrer les couleurs, il fut souvent comparé à Van Dongen, Bonnard ou Marquet, mais aussi au néo-réaliste Dunoyer de Ségonzac.

En 1929, André Fraye illustre « Les croix de bois » de Roland Dorgelès et en 1930, « L’équipage » de Joseph Kessel, « Trois hommes dans un bateau », « Le meilleur ami » de Boylesve, « Les filles de la pluie » d’André Savignon, « La Vénus d’Ille » de Mérimée.

Oeuvres dans les musées: Alger – Le Havre – Londres – Manchester – Paris, musée d’Art Moderne – Paris, musée de l’Armée.

Bibliographie:
Dictionnaire des peintres , Benezit, Ed Gründ, 1999

Emile Simon, témoin des pardons en Bretagne!

emile simon
Emile Simon, le pardon de Tronoën, c.1930,
huile sur panneau, 55cm x 48cm
Vendu-Sold

Dans cette oeuvre, Emile Simon (Rennes 1890 – Squividan 1976) met toute sa force d’observation pour rendre la juste atmosphère d’un jour de pardon à la chapelle de Tronoën, en pays Bigouden.

Emile Simon fut professeur à l’Ecole des Beaux Arts de Nantes après avoir suivi les cours de l’atelier de Cormon à Paris. Il prend pour sujet des paysages urbains nantais comme Le Port de Nantes ou Rue de la Miséricorde, où il habite.

Peintre de paysages, il exposait régulièrement au Salon des Artistes Français, dont il reçut en 1931 une mention honorable, en 1934 une médaille d’argent, et en 1935 une médaille d’or; il était sociétaire hors-concours.

Prix de Rome en 1912, considéré comme peintre néo impressionniste et véritable ethnologue de la Cornouaille qu’il parcourut de 1925 à 1976, il fut le peintre de cette Bretagne de l’entre-deux guerres, notamment dans la région du Cap Sizun et du Pays Bigouden (Douarnenez, Camaret, Locronan, Pont-Croix, Audierne, Penmarc’h, Saint-Guénolé…).

En 1943, il s’installe au manoir du Squividan à Clohars-Fouesnant (Finistère) avec l’artiste-peintre Madeleine Fié-Fieux et son mari. Après la guerre, Emile Simon doit retourner à Nantes comme directeur de l’école des beaux-arts. Il n’y reste qu’un an, et en 1947 s’installe définitivement au manoir de Squividan

Bibliographie:
Dictionnaire des Peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome XII, p.821
La Route des Peintres en Cornouaille, 1850-1950, Groupement Touristique de Cornouaille, 1997
Bretagne Eternelle avec Emile Simon, M. Lemaitre, Ed des Sept Vents

Marcel Mettenhoven, peintre paysagiste breton!

Marcel Mettenhoven, « paysage de bord de côte « , 1930
huile sur toile, signée et datée en bas et à droite
Disponible-Available

Marcel Mettenhoven (Auray 1891 – 1979) est né d’un père d’origine néerlandaise et d’une mère se rattachant à une vieille famille brestoise de cap-horniers. Son père Eugène, fabriquait des meubles sculptés en bois. Il fait ses études au Collège Sainte-Barbe de Paris, puis au Lycée Montaigne.

Marcel Mettenhoven s’inscrit à l’école Boulle où il prit l’ébénisterie comme matière principale. Mais l’état de santé de son père l’obligea à interrompre ses études en juillet 1910. Il part au service militaire puis mobilisé, il est envoyé sur le front, en Champagne, où il fut victime des gaz. Il s’aménage un atelier au 23, rue Gouvion Saint-Cyr dans le 17e arrondissement de Paris.

Il connut une certaine notoriété durant les années folles de l’entre deux guerres et obtenu même un certain succès à Paris dans les années 1920-1930. A cette époque, il participe avec brio à la vie artistique parisienne ; lors de ses expositions, son travail est reconnu par ses contemporains et il vend ses oeuvres à un cercle de collectionneurs.

Essentiellement paysagiste, inspiré par la Bretagne, Marcel Mettenhoven excelle dans la représentation des ciels les plus divers, en plein mouvement, animés de nuages blancs aux amples volutes serties de bleu. Il traduit ces ciels mouvants avec des empâtements et une touche expressive particulièrement vigoureuse qui renforce la simplification des formes et leur donne de l’intensité.

Bibliographie:
Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ,1999
La route des peintres en Cornouaille, Groupement touristique Quimper
« Peintres des Côtes de Bretagne », Léo Kerlo et Jacqueline Duroc, éditions chasse-marée, Douarnenez 2007