Lionel FLOCH, un talentueux peintre en pays Bigouden.

Lionel Floch
Lionel Floch, « Les préparatifs » –
dessin et aquarelle, rehauts de gouache

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Lionel Floch (1895-1972) continue une carrière, en parallèle de son art, de receveur et revient en 1923 à Pont-Croix. Dans cette bourgade s’est constitué un foyer d’artistes très actifs, formant l’école de Pont-Croix réunissant des peintres de nationalités différentes (américains, belges…) et mais aussi Gaston Bouillon, Jean Deyrolle, Saint-Pol Roux, Jean Moulin (graveur à ses moments et préfet de Châteaulin), et son ami Max Jacob.

Ce dernier écrira en 1935 dans une lettre adressée à Pierre Colle (peintre installé à Douarnenez): « Ils (les Quimpérois) n’achètent que du Floch…la seule peinture qui se vende. »

Parcourant le Cap-Sizun et le Pays Bigouden, Lionel Floch multiplie les portraits véristes, les représentations des travailleurs de la mer, des scènes animées. Le succès est au rendez-vous dès les années 1920, avec des achats de l’Etat et des commandes de décors peints.

Comme bon nombre d’autres grands artistes de l’époque, Lionel Floch multiplie les portraits véristes, les représentations des travailleurs de la mer, des scènes animées. Le succès est au rendez-vous dès les années 1920, avec des achats de l’Etat et des commandes de décors peints.

Comme bon nombre d’autres grands artistes de l’époque, Lionel Floch aborde plusieurs techniques: dessins, gravures sur bois et eaux-fortes, et tente l’expérience céramique à la faïencerie Henriot de Quimper.

Aux peintures du début caractérisées par des couleurs plutôt foncées, des nuances sourdes avec des effets de matière, vont succéder dans les années 1930, des peintures à la palette élargit et éclaircit, laissant une large part aux vrais contrastes: les ombres sont de lumineuses traînées mauves, les ciels d’été des dégradés subtils de gris et de bleus.

C’est en 1949, avec sa mutation à Grasse, que le style de Lionel Floch va évoluer vers le courant pictural qui se manifeste à cette époque là en France: l’abstraction. Retrouvant aussi la compagnie de Jean Deyrolle, qui l’initie à ce mouvement pictural, Lionel Floch tend vers une abstraction géométrique qu’il développe de manière libre et colorée.


Xavier Krebs, une oeuvre japonisante!

Xavier Krebs
Xavier Krebs, « Hommage à Takanobu », 1978,
huile sur toile, 117cm x 91cm

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En 1946, Xavier Krebs (Quimperlé 1923-Montauban 2013) rejoint le corps expéditionnaire français en Indochine. Les paysages grandioses de ce pays inspireront certaines des toiles les plus impressionnantes et énigmatiques de la maturité du peintre. Xavier Krebs a relaté cette expérience qui le marqua durablement dans un récit,  » Le Pin « , publié aux éditions Réciproques, en 2003, à Montauban.
En 1949, Krebs décide de peindre. Il s’installe à Pont-Aven, dans l’atelier présenté comme ayant été celui de Paul Gauguin. Il travaille aussi comme « peinteur » à la faïencerie Keraluc de Quimper, atelier fondé notamment par Victor Lucas, et qui renouvellera progressivement l’inspiration et les motifs décoratifs de la faïence bretonne traditionnelle engoncée dans les biniouseries monotones. Il travaille au côté d’artistes comme Pierre Toulhoat, René Quéré, Jos Le Corre, Pol Yvain, Georges Connan, dont certains, comme Xavier Krebs, deviendront des peintres de renom qui ont renouvellés l’art de la peinture en Bretagne et ouvert au regard les portes de la modernité.
En 1954, il rencontre les peintres de l’abstraction lyrique, Jean Degottex, René Duvillier, Simon Hantaï, et Marcelle Louchansky. Krebs s’intéresse à la calligraphie japonaise. Il produit la série des  » Signes », encres de Chine, peintures brunes et noires.
En 1959, il s’installe à Paris puis travaille dans l’atelier d’Honoré Daumier à Valmondois (Val-d’Oise). Il acquiert, à Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise), la maison dite  » du pendu « , peinte par Cézanne. Il se remet à la céramique. En 1966, il commence la série des « Seuils du rêve »,  » A la recherche des voies de la sagesse « ,  » peinture structurée par la géométrie sacrée occidentale et le bouddhisme zen « , comme l’indique la présentation de l’exposition qui lui a été consacrée en ce début d’année 2013, au musée de Cahors.
Il commence en 1970 la série des Hommages à Fujiwara Takanobu (Kyoto, 1142 – 1205), peintre du Japon médiéval.
En 1983, il réalise une courte série, intitulée « Les Diadèmes ». Il commence ensuite la série des « Empreintes ».

En 2000, il débute la série des  » Trois gorges », en référence à celles du Yang-Tsé, série complétée jusqu’en 2013.

Charles Menneret, peintre de la Bretagne.

Charles Menneret
Charles Menneret, « Notre-Dame de la Joie », Penmarc’h,
bois gravé, 21cm x 32cm

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Charles Menneret (Paris 1876-1946) fut un peintre de paysages, et principalement ceux de Bretagne. Il nous indique: « …j’aime la lande bretonne, les arbres près des roches, la légende des vieilles pierres, les antiques saints de bois et les calvaires centenaires qui s’érigent face à la mer. »

Dans cette Bretagne, l’artiste a choisi un lieu de prédilection: « la bande de terre qui s’étend de la pointe de l’Arcouest jusqu’à Paimpol, face à l’île de Bréhat aux rochers roses. » Charles Menneret travaille là-bas, à Loguivy de la Mer, plusieurs mois de l’année. Mais dans son atelier parisien de l’avenue Trudaine, on se retrouve encore en Bretagne: lit clos, sculptures de saints en bois, faïences bretonnes, maquettes de dundee de Paimpol et autres caravelles anciennes.

Une partie de ses oeuvres sont conservées aux musées des Beaux-Arts de Rennes, de Nantes, de Brest, de Saint-Brieuc ainsi qu’à celui de Troyes.

Charles Menneret travaille l’hiver dans son atelier parisien. Délaissant la palette et les couleurs à l’huile – « je ne peins que d’après nature« , dit-il – il reprend son oeuvre de graveur sur bois, oeuvre considérable et fort appréciée par la beauté du dessin, sa clarté et la vigueur des raccourcis.

René Quillivic, les « sonneurs noirs »!

Originaire de Plouhinec (Bretagne, Sud Finistère), René Quillivic (1879-1969) se prépare à exercer le métier de menuisier-charpentier et fait le Tour de France des Compagnons du Devoir, pendant lequel il apprend la langue française.

Ayant bénéficier d’une bourse du Conseil Général du Finistère, il décide de s’orienter vers la sculpture et part se former à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris.

Son inspiration est issue principalement de sa Bretagne d’origine où il obtient de nombreuses commandes de statues (notamment pour la commémoration de la Grande-Guerre) dans les années 1920, utilisant les granits bretons, et le plus souvent la kersantite.

Il aborde la gravure sur bois vers 1912, adoptant le bois de fil. Sociétaire de la première  Société de la Gravure sur Bois Originale, René Quillivic est membre fondateur de la deuxième société en 1920. Son oeuvre gravée s’inspire des motifs bigoudens et celtiques, et bien qu’il ne fasse pas partie du mouvement des Seiz Breur, René Quillivic renouvelle les thèmes traditionnels, en particulier quand il travaille pour la faïencerie HB à Quimper, à la demande de Jules Verlingue.

René Quillivic

René Quillivic, « les binious ou les sonneurs », 1916, gravure sur bois de fil

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Dans cette oeuvre, René Quillivic ne s’inspire t-il pas de la légende des « Sonerien Du » (Sonneurs Noirs). Ils tiennent leur nom en hommage aux deux sonneurs bigoudens de Lambour qui furent injustement pendus en 1786 à Pont-l’Abbé à la place de deux brigands qui sévissaient dans la région à la même époque. 

Désiré-Lucas, le flamand breton!

Désiré-Lucas
Louis-Marie Désiré-Lucas, « maternité », circa 1900,
huile sur panneau, 35,5cm x 30cm

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Louis-Marie Désiré-Lucas, né le à Fort-de-France (Martinique) et mort le à Douarnenez (Finistère), est un peintre et lithographe français. Désiré-Lucas est né d’un père breton commissaire de la Marine, Louis Marie Alexandre Lucas, né à Plabennec, et d’une mère créole, née Marie-Louise Jaham Desrivaux. La famille s’installe à Brest en 1871. Il passe tous les étés au Faou.

Louis-Marie Désiré-Lucas (1869-1949) va rencontrer Eugène Carrière et Gustave Moreau. Ces rencontres vont le libérer de l’académisme de ses débuts, hérité de l’enseignement à l’Ecole des Beaux-Arts dans les ateliers des peintres William Bougereau et Tony Robert-Fleury.

Ses débuts sont marqués par des scènes intimistes de la vie quotidienne en Bretagne, notamment des scènes d’intérieur, allant jusqu’à installer son atelier dans une ferme aux alentours de Douarnenez, faisant poser les gens de son entourage dans un décor typique reconstitué.

Il partage avec son jeune confrère vendéen, Charles Milcendeau (1872-1919), la passion de la peinture flamande et hollandaise. Ils admirent le clair-obscur de Rembrandt, la lumière de Vermeer. Il est sensible également au travail de Millet, dont les peintures teintées d’un certain réalisme social intéressent les jeunes artistes.

Le tableau de Désiré-Lucas de 1886, la « Jeune Ouessantine » (musée des Beaux-Arts de Brest), sera le « talisman » du peintre. Tableau remarqué par Gustave Moreau qui va influencer la vie artistique de Désiré-Mucas, il lui conseillera de repartir vers sa campagne car: « Vous n’êtes pas fait pour la peinture d’imagination, la nature seule est votre grand livre; quittez Paris, retournez à la campagne ». La voie de Désiré-Mucas vient d’être tracée! 

Eclairée par la seule lumière extérieure, cette peinture sombre dégage une certaine poésie due au clair-obscur rehaussé de rouge vermillon. Cette interprétation très valorisée reflète la passion du peintre pour la peinture flamande et hollandaise.

Bibliographie:

  • « Désiré-Lucas. Notes et Souvenirs« , livre autobiographique, Pairs, A. Lahure Imprimeur, 1938
  • « Désiré-Lucas« , par Marie-Paule Piriou, Ed. Palantines, 2006