Paul Abram, un artiste de Douarnenez!

Douarnenez
Paul Abram (1854-1925), Les lavandières, Douarnenez, 1916,
huile sur toile, signée et datée 1916 en bas et à droite, 62 x 81cm
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Paul Abram est né à Vesoul en 1854 et meurt à Douarnenez en 1925; il fut un peintre de figures, de portraits et de paysages.

Dès 1876, Paul Abram est l’élève de Jean Gigoux et de Jean-Léon Gérôme à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il a figuré au Salon des Artistes Français et à diverses expositions depuis 1882.

Il travaille en Bretagne dès 1880, notamment à Pont-Aven et surtout à Douarnenez où il s’installe en 1887 et où il est professeur de dessin. Son œuvre est surtout consacrée aux portraits qu’il aborde avec toutes les techniques, notamment fusain et pastel. Il s’y montre attentif à la description des costumes, ceux de Ploaré particulièrement ou ceux des pêcheurs.

Douarnenez est l’un des centres picturaux nés à partir des années 1860 continuent à attirer et il est surnommé le « Barbizon breton ». Jules Breton n’y vit plus mais beaucoup d’artistes y passent en voisins (Henri Moret, Maxime Maufra ou Ernest de Chamaillard) ; Paul Abram et Maurice Le Scouëzec s’y fixent, ainsi que Louis-Marie Désiré-Lucas. En 1913, Henry Cheffer y fait construire son atelier face à la mer et revient tous les ans enquêter sur les intérieurs marins et paysans. Dans la seconde moitié du siècle, c’est le poète Georges Perros qui s’installe à Douarnenez et le peintre René Quéré y peint à demeure. En 1929, deux artistes viennent y travailler de concert, le Quimpérois Max Jacob et l’Anglais Christopher Wood. En s’inspirant de cartes postales de processions et de danses, le premier peaufine sa technique en mêlant gouache et pastel et soigne les détails.

Parmi les œuvres de Paul Abram, on peut citer: Portrait (Salon de 1882), Fileuse à Pont Aven, Portrait d’Auguste Vitu, 1883, La Fontaine de Saint-Pierre-le-Pauvre, Vieux marin breton, 1890, L’Homme à la hache, 1912.

Musées: Brest, Rochefort, Quimper.

Bibliographie :

Dictionnaire de peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome I, p.35

Les peintres de Pont-Aven, A.Cariou, Ed Ouest France, 2004

La route des peintres en Cornouaille 1850-1950, Quimper

Douarnenez, au bonheur des peintres , Henri Belbeoch

Bernard Buffet et la Bretagne.

BernardBuffet

Bernard Buffet, « Port breton« , 1979,

lithographie en huit couleurs, premier état épreuve d’artiste, signée en bas et à droite, référence du catalogue raisonné: Sorlier 333, 43 x 33cm,

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Bernard Buffet est né le 18 juillet 1928 à Paris et mort le 4 octobre 1999 à Tourtour. Ce peintre expressionniste français commence à peindre dès l’âge de 10 ans et n’a cessé de le faire jusqu’à sa mort. Peindre était un besoin vital et sa raison d’être.

En décembre 1943, à l’âge de quinze ans, Bernard Buffet passe avec succès le concours à l’entrée de l’École des beaux-arts de Paris et y intègre l’atelier du peintre Eugène Narbonne. Il s’y lie avec ses camarades Maurice Boitel et Louis Vuillermoz.

Son style se dévoile et s’affirme avec son premier tableau La Déposition de croix qu’il peint dans l’atelier qu’il partage avec le peintre Robert Mantienne, à Massy-Palaiseau.

« Bernard Buffet a laissé une oeuvre immense. Au coeur de ce travail, un regard permanent et renouvelé sur une région chérie par le peintre: la Bretagne. Des natures mortes des premières années, aux ports de l’Armorique, sans oublier les coiffes des Bretonnes, c’est tout l’univers découvert dans la prime enfance auquel il est resté fidèle pendant plus d’un demi-siècle. Qui sait que la peinture ultime de l’artiste est un paysage de Bretagne? Au centre de cette période, Saint-Cast le havre familial et l’atelier breton. » Lydia Harambourg.

Bibliographie :

-Bernard Buffet, Georges Simenon (préfacier), Fernand Mourlot, Bernard Buffet : Œuvre gravé, catalogue de lithographies (1952-1966) établi par Fernand Mourlot, Paris, Mazo, 1967.

-Charles Sorlier, Bernard Buffet lithographe, Paris, Draeger/Trinckvel, 1980.

Bernard Buffet et la Bretagne, Lydia Harambourg, Editions Palantines, 2006.

Jean-Julien Lemordant, maître de la peinture bretonne!

Lemordant

Jean-Julien Lemordant (1878-1968), « Pardon à la Tour Carrée, Saint-Guénolé« , 1905,

huile sur toile, signée en bas et à droite, 81 x 54cm

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Jean-Julien Lemordant nous dévoile dans ce tableau toute l’importante place qu’il a dans l’histoire de la peinture bretonne, notamment en tant que témoin privilégié de la vie en Pays Bigouden. La force de la composition et la beauté du sujet sont traitées ici par une chaude palette de couleurs et une justesse des attitudes.

Superbe oeuvre de Jean-Julien Lemordant, car il nous montre une peinture faite avec grande passion, un art juste de la représentation des scènes de vie, une magnificence des couleurs, qui dévoilent l’ampleur de ce grand nom de la peinture bretonne.

Ancien élève de l’École régionale des beaux-arts de Rennes où il est le condisciple de Camille Godet, Pierre Lenoir et Albert Bourget, il entre par la suite dans l’atelier de Léon Bonnat à Paris. Jean-Julien Lemordant perd la vue durant la Première Guerre mondiale, en durant la Bataille de l’Artois, mais la recouvre en 1935.

Peintre de la Bretagne et de la mer, on l’a qualifié parfois de « fauve breton », quoiqu’il ait travaillé surtout à Paris. Sa palette très colorée est une de ses principales qualités et il sait admirablement représenter les mouvements des hommes, les danses, mais aussi ceux de la mer, du vent, de la pluie. Son œuvre principale demeure les deux grandes décorations qu’il entreprit entre 1905 et 1914:

– celle de l’hôtel de l’Epée à Quimper, à partir de 1905 sur le thème général de la vie en Pays Bigouden. Menacé de disparition lorsque l’hôtel ferma en 1975, le décor fut acquis par le musée des beaux-arts de Quimper; le manque de place ne permit de l’exposer qu’après rénovation complète du musée en 1993.

– celle que lui commanda le maire de Rennes, Jean Janvier, pour décorer le plafond du théâtre, aujourd’hui Opéra, à partir de 1912. Réalisée avec une grande rapidité, cette dernière œuvre fut mise en place en 1914. Elle représente une danse bretonne endiablée aux multiples personnages. On connaît au moins 60 études préparatoires à cette grande composition, le musée des Beaux-Arts de Rennes en conservant certaines.

Macario Vitalis, peintre cubiste de l’école de Paris.

macario vitalis
Macario Vitalis (1898-1989), « composition cubiste », 1946,
huile sur toile, signée et datée en bas et à droite, 32x40cm
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Macario Vitalis naît en 1898 à Lapog dans la province de l’Ilocos Sur aux Philippines. Avec son frère, il quitte son pays pour la Californie où les travailleurs philippins se font embaucher dans les plantations d’ananas. Macario Vitalis fut élève de 1920 à 1922, de l’École des Beaux-Arts de San Francisco (Californie) puis jusqu’en 1924 à celle de Philadelphie (Pennsylvanie).

En 1926, il décide de partir pour la France où il s’installe à Montmartre, puis à Puteaux où il fait la connaissance de Camille Renault. Peintre postcubiste, son art montre une certaine influence de l’exemple de Jacques Villon, qu’il fréquenta dans le cadre du groupe de Puteaux et de la « Section d’Or », avec Albert Gleizes, La Fresnaye, Metzinger. Ainsi, pendant plus de trente ans, Macario Vitalis fréquentera cet établissement, lieu de rencontre de nombreux artistes et intellectuels, où il a peint de petites compositions à même le mur du restaurant.

Puis dans les années 1950, il s’installe en Bretagne, à Plestin-les-Grèves, où il produit des paysages marins, des scènes religieuses, des scènes de la vie quotidienne et quelques portraits. Dans les années 1980, il retourne aux îles Philippines où il décède en 1989.

Une exposition rétrospective est organisée à l’alliance française de Manille en mars 2011 et une sur sa période bretonne à Plestin-les-Grèves du 20 juillet au 15 août 2016.

La Poste française lui consacre en juin 2017 un timbre-poste à l’occasion du 70e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la République des Philippines.

Un article d’Yves Coativy paru en 2015 fait la synthèse de son œuvre breton.

Bibliographie: -Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, 1999, Tome XIV, p.292

Charles Cottet, la Bretagne âpre et mélancolique.

Charles Cottet, « Deuil marin« , eau-forte, signée en bas et à droite, numérotée 5, 308x415mm

Charles Cottet reçut des conseils de Puvis de Chavannes et de Roll ; il prit part aux expositions impressionnistes que Le Barc de Boutteville organisait dans sa boutique de la rue Le Peletier. Il exposa pour la première fois au Salon en 1889. Il était déjà établi en Bretagne depuis quelque temps et y avait trouvé la forme picturale qui devait établir sa réputation. Médaille d’or en 1900 à l’Exposition Universelle. Il participa à la fondation de la Société Nationale des Beaux-Arts, puis en 1900 à la Société Nouvelle.

Son goût pour les tons plombés et les harmonies sombres le fit considérer comme le chef de file du groupe de ceux que l’on nommait “la bande noire” avec Xavier Prinet, Emile René Ménard, Lucien Simon et André Dauchez. En réaction contre l’impressionnisme, ils se référaient volontiers à Courbet et prônaient une peinture à contenu moral. Il a laissé surtout des paysages de Bretagne, d’un sentiment dramatique et peints dans une pâte épaisse.

« Cette oeuvre représente une scène de la vie bretonne, qui par sa sévérité, compose des groupes dans lesquels les individualités se fondent. On n’y existe guère que dans la vie communautaire. Elle seule permet d’affronter les deuils et les tempêtes qui ponctuent la vie au bord de ces rivages déchiquetées. »

Cette planche montre trois femmes – trois générations de femmes en deuil. Deux sont en manteau noir à capuchon, et la jeune fille au centre, sans manteau, porte un bonnet

Ses oeuvres sont présentes dans les musées : Alger – Anvers – Barcelone – Bordeaux – Bruxelles – Bucarest – Cincinnati – Dublin – Düsseldorf – Gand – Helsinki – Karlsruhe – Lille – Munich – Padoue – Paris (Musée d’Art Moderne, Petit Palais) – Philadelphie – Rome – Venise – Vienne…

Bibliographie :

– Dictionnaire des peintres, Bénézit, Ed Gründ, Tome III, p.953

– « Charles Cottet – Catalogue raisonné de l’œuvre gravé », Daniel Morane, 2002