Renée Bernard, africaniste!

Renée BERNARD (1906-2004) fut l’élève de Lucien SIMON à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts entre 1930 et 1934; elle y rencontre Yves Brayer et Lucien Fontanarosa.

Elle passe avec succès les professorats de dessin, et va enseigner de 1931 à 1950 le dessin, et deviendra inspectrice de l’enseignement du dessin de la Ville de Paris de 1950 à 1968.

Elle participe à de nombreux salons et reçoit maintes distinctions. Elle a reçu de nombreux prix dont 4 prix de l’Institut et le prix de l’AOF. Certaines de ses œuvres sont conservées par les musées de Dieppe, Vienne (Isère) et celui de Grenoble. Elle entreprend de nombreux voyages, la Bretagne, le Dauphiné, la Provence, les Antilles françaises, l’Italie, le Maroc, la Grèce, l’Egypte.

Elle entreprend en 1947, un périple de plusieurs mois en Afrique Occidentale, où elle partira à la découverte du Sénégal, du Soudan, de la Côte d’Ivoire, de la Haute-Volta, de la Guinée et de la Mauritanie. Voyage presque initiatique dans une Afrique haute en couleurs et personnages:

“J’ai enfermé dans mon coeur tous les plus beaux cadeaux du monde: la chaleur peu commune de l’accueil, les sympathies échangées, la douceur de l’amitié, la joie de découvrir, d’admirer, de peindre en toute liberté, la plaisir de pénétrer des vies simples et pures, enfin le temps donné à l’interrogation, la réflexion et parfois aussi la souffrance.” extrait de son livre: « Renée Bernard, randonnée à travers l’Afrique en 1947« , Paris, 1988. Voir aussi: « Les Africanistes: peintres voyageurs, 1860-1960″, par Lynne Thornton, 1990.

Renée Bernard Béourni

Village Béourni, gouache, collection Stéphane Brugal

Le Musée d’Angoulême a reçu en 2004 en legs d’œuvres de Renée Bernard ainsi que des objets lui ayant appartenu, notamment des tissus et masques africains collectés en 1947 lors de son séjour en Afrique Occidentale.

Marc Baumann, l’autre abstraction!

Marc Baumann est né en 1921. Il s’est formé entre 1940 et 1947 dans l’atelier de Raymond Legueult. Il figure à partir de 1978 dans les grands salons, Automne et Indépendants, à partir de 1987, Grands et jeunes d’aujourd’hui, Réalité nouvelle, berceaux de la peinture abstraite.

Marc Baumann réalise des cartons de tapisseries, au moment du renouveau de la tapisserie pour les Manufactures d’Aubusson et des Gobelins.

Abstrait lyrique, sa peinture est proche de son ami Zao-Wou-Ki.

La lumière est la source secrète des oeuvres de Marc Baumann. Calligraphie et paysagisme se fondent dans ses oeuvres. Elles condensent à la fois la force et le rêve, les contours voluptueux et l’écume des jours.

Nourrie de rose, de bleu et de vert, de jaune et de mauve brumeux, l’image surgit tout à coup, prête à être visitée et pénétrée. Il aboutit à une peinture inspirée qui évoque une perpétuelle mutation de la nature, le changement des saisons et des jours. Sa peinture raffinée et précieuse se fond dans une sorte de spiritualité sereine.

Comme un artisan, Marc Baumann se lève aux aurores et s’enferme dans son atelier jusqu’à la nuit. Solitude voulue, recherchée et acceptée. C’est en travaillant qu’il trouve l’inspiration et parfait son écriture, une calligraphie qui laisse les traces des pas perdus, des doutes, des hésitations, des repentirs. Peinture de l’âme qui ne dit pas mais qui suggère, qui glisse d’une toile à l’autre sans jamais se répéter. Art extrêmement savant fait de signes, de brisures, de grattages.

Zacharie Astruc, grand artiste parisien.

Zacharie Astruc
Zacharie Astruc, bouquet, grande aquarelle
Vendu-Sold

Zacharie Astruc, sculpteur, peintre, aquarelliste, poète et critique d’art (l’un des meilleurs de la seconde moitié du XIXème).

Zacharie Astruc  (1833-1907) débute comme journaliste à L’Echo de Paris, collabore à différents journaux, fonde à Marseille en 1872 L’Espagne Nouvelle, puis à Paris Le Quart d’heure, « gazette des gens demi-sérieux ».

Il fréquente les écrivains et les artistes d’avant-garde, notamment Pissaro et Manet, dont il est le premier défenseur et son intercesseur vers le Japon et l’Espagne. Manet fait son portrait en 1866 et lui demande de poser dans La musique aux Tuileries et la Leçon de musique (1870). Fantin-Latour le représente aussi dans son fameux tableau Un atelier aux Batignolles.

Zacharie Astruc débute au Salon des artistes français en 1871 comme sculpteur; puis il participe comme peintre à la première manifestation impressionniste chez Nadar en 1874 (les Présents chinois, 1874, New York, collection particulière).

En 1876 il expose au Salon un buste de Barbey d’Aurevilly (Musée d’Orsay), et en 1881 un de Manet. Une sculpture Le Marchand de masques (1883) se dresse dans les Jardins du Luxembourg: statue en bronze d’un jeune marchand portant les masques de Balzac, Carpeaux, Barbey d’Aurevilly, Berlioz, Théodore de Banville, Delacroix, Corot, Gambetta, Dumas, Faure, Gounod, Hugo.

Ses bouquets de fleurs exécutés en se servant de tortillons d’ouate semblent être ses oeuvres les plus personnelles.

Son oeuvre peinte est représentée aux musées d’Evreux, de Saint-Etienne, de Luxembourg et surtout d’Angers, sa ville natale.